Uruguay

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lundi 23 novembre 2015

Rosario, Argentina





Prendre la route à cinq heures du matin, mettre le cap à l'Ouest, dépasser le port puis les lumières du Cerro et tracer tout droit vers l'Argentine. Très peu de voitures sur la route, on avance bien et la campagne peu à peu s'ouvre à nous, les innombrables vols d'oiseaux croisent notre voiture, on entend les coqs se lever et les vaches nous regardent mollement passer alors que le paysage défile en continu.





Champs et petites forêts succèdent aux zones industrielles et le soleil continue tranquillement sa course nous offrant le plaisir des brumes matinales dans la fraîcheur du matin, la rosée peu à peu se dissipe. Et puis vint l'inévitable station service, j'aime ces stations perdues au milieu d'une longe route, ça me fait penser à un tableau d'Hopper, à ce point d'ancrage après avoir avalé des dizaines de bornes sur les route américaines. Ici ça nous laisse le temps de boire un maté, de respirer la pureté de l'air avant de repartir, la route est encore longue.




Après de nombreuses routes plus petites et moins bien entretenues, on arrive face à la frontière Argentine, une fois les démarches accomplies on franchit un grand pont au dessus du Rio Uruguay.

On rejoint Rosario en passant les villes aux noms étranges de Gualeguaychù, Gualeguay et Victoria, de petites villes industrielles plutôt laides et enfin des marécages à perte de vue des deux côtés de la route, une soixantaine de kilomètres constitués de route et de ponts qui nous permettent d'enjamber le Parana, nous somme à Rosario!








Des immeubles un peu plus haut qu'à Montevideo, un trafic plus chaotique (les feux pas toujours respectés, les priorités et stop quasiment jamais!), mais nous arrivons sans encombre chez nos hôtes, la cousine de Magda.



Depuis l’appartement on voit toute la ville et même le fleuve en contrebas, l'architecture est typique des grandes villes sud-américaines, désordonnée, des belles maisons anciennes côtoient des buildings modernes, des bâtiments prestigieux se retrouve collées à des immeubles décrépis. Qu'importe, cette ville est le berceau d'Argentins tels que Che Guevara, le chanteur Fito Paez, des footballeurs Lionel Messi, Di Maria, Mascherano et bien sur d'el Loco Bielsa!






On nous emmène voir le Monumento de la Bandera qui est l’emblème de la ville et du haut duquel on aperçoit le fleuve et la grande esplanade du centre ville. Et puis on flâne dans les rues à un bon rythme. Le soir la ville s'anime, les gens font souvent la queue pour entrer au restaurant, la cuisine et les bars de style américain y sont plus en vogue qu'en Uruguay!











Le lendemain en nous promenant au bord du fleuve on en apprend plus sur la vie passée du port fluviale, on fait un tour en vélo sur les berges, quelques pêcheurs, une barge passe avec sa cargaison de voiture, lentement... Quand la nuit tombe, la magie opère, les immeubles s'allument peu à peu, se parent de leurs habits de soirée, une autre nuit, une autre aventure...


samedi 14 novembre 2015

Des insoumis!



J’ai eu cette chance, cette chance infinie, d’aller à l’école en France.

D’avoir pour camarades de classe des Mohamed, des Trahn-Duc, des M’Bami, des Hernandez, mais aussi des Charles, Marie, Nicolas… Oui, j’ai eu cette chance d’être né dans ce pays qui dès notre plus jeune âge nous ouvrait le crâne, pas pour nous laver le cerveau, simplement pour nous ouvrir l’esprit, nous dire que rien ne nous différenciait, que nous étions tous égaux,  nous étions des enfants, nous courrions, riions et nous disputions ensemble. Nous vivions l’un à côté de l’autre, insensibles à ce qui pouvait nous éloigner.  

Puis on a grandi, dans les mêmes villes, le même pays avec les même droits et toujours avec cette liberté qui est notre devise, tous égaux, des frères, une grande famille.

Nous avions des rêves et des ambitions différentes, mais depuis longtemps nous savions déjà que la différence c’est la vie, les différences sont notre force, elles ne font pas peur, elles inspirent.
Alors, tous différents et tellement semblable par nos valeurs, on se réunissait, dans la rue un soir de Juillet 98, pour marcher contre la haine de l’autre en 2002, pour défendre nos idéaux et notre intégrité en 2015.

On apprit à gagner ensemble. On apprit à perdre ensemble.

A se soutenir, ne jamais baisser les bras, voir l’avenir comme un soleil radieux et le présent comme une chance.

Ce sens commun, cette somme de toutes nos différences nous rend uniques, indivisibles.

Ensemble nous sommes la vie, nous sommes forts, ensemble nous sommes cette vague insubmersible qui inonde la Terre et que rien ne peut arrêter.

Et c’est pour ça qu’ils ne gagneront pas. 

Et puis Gainsbarre criait « Je suis un insoumis », alors soyons Serge, Paul, Shahrazade, Omar, Catalina. Soyons insoumis, soyons ce que la France sait faire de mieux. 

On apprit à gagner ensemble.

Et c’est pour ça qu’ils ne gagneront pas.