2013 s'achève, une année particulièrement médiatique pour l'Uruguay. Entre leur président atypique, le mariage gay, la loi sur l'avortement et la légalisation du cannabis, l'Uruguay a régulièrement fait parler dans les médias du monde entier. Une situation qui ne plaît pas forcément aux gens d'ici, qui préfèrent faire profil bas et comme ils le disent: "ne pas être envahis"! Dernière sortie en date, l'Uruguay élu pays de l'année par The Economist, ci-dessous l'article relayé par Courrier International:
Un peu plus tôt dans l'année, France 2 avait consacré un reportage sur les expatriés français en Uruguay : http://www.francetvinfo.fr/uruguay-le-nouvel-eldorado-des-francais_437770.html Il y eu aussi ce duo composé d'un russe et d'un anglais d'origine coréenne qui avaient l'habitude de terminer leurs spectacles par une chanson au titre évocateur "Uruguay es el mejor país". La vidéo devenant populaire, le ministère du tourisme les a invité à tourner leur clip sur place, voila le résultat :
En bref quelques images pour vous faire sourire et vous souhaiter à tous de joyeuses fêtes, voici le temps qu'il fait ici (images prises depuis le bus cet après-midi), il y a du monde à la plage !
Je crois qu’avec toutes ces aventures j’ai oublié de vous parler de la ville dans laquelle nous avons élu domicile !
Au large de Montevideo se mélangent les eaux argileuse du Rio de la Plata et celles d'un bleu sombre résultant des incursions de l’Océan Atlantique. Le fleuve est si large qu’on ne voit pas l’autre rive qui n’est autre que… l’Argentine. Du coup, on à l’impression d’une mer et les navires de marchandises et de croisière passant en continu renforcent cette impression.
Vue depuis la Rambla (par une froide journée de printemps)
Le fleuve est bordée par une Rambla de plus de 20 kilomètres avec des nombreuses plages et beaucoup d’espaces pour les piétons, coureurs, cyclistes, flâneurs etc. La Rambla est avant tout un lieu de vie et dès que les beaux jours arrivent, elle se remplit de monde dès la fin de la journée de travail et tout le weekend durant.
La ville s’étend d’Ouest en Est. A l’extrême Ouest, les quartiers du Cerro (colline) qui (peut être) donna son nom à la ville. Il y a débat sur le nom de la ville, mais voila l’explication que j’aime le plus : Monte (mont) VI (numéro 6 en chiffres romains) D EO (d’Est en Ouest). Soit le sixième mont vu d'Est en Ouest, nom qu’auraient donné les espagnols qui remontèrent le Rio de la Plata. Version incertaine mais poétique qui me plaît bien!
Plaza Independencia
Puis
vient le centre et la vieille ville. Entre les deux trônent la grande place de
la ville, la Plaza Independencia. Au centre une grande statue de Jose Artigas à cheval, on trouve aussi un morceau de la citadelle qui jadis entourait la
ville, le palacio Salvo et la torre ejecutiva où travaille (entre autres) le président de la république.
Ciudad Vieja (la photo n'est pas de moi)
D’un
côté de la place se trouve la vieille ville avec ses rues étroites, les charmantes façades de ces maisons sur deux étages, quelques grandes places ombragées et finalement
des rues en pentes qui terminent sur le grand port. Il y a les airs de La Havane
que j'imagine. On y trouve aussi un certain nombre de bâtiments administratifs, des banques et des ambassades.
Avec
la zone du centre, on prend de la hauteur, sur la grande avenue 18 de Julio,
les immeubles sont hauts, les rues avoisinantes sont plus agitées et encombrées, autant sur
les trottoirs que sur la route. On s’y sent comme dans toutes les grandes villes,
tout va vite, il y a du bruit, des odeurs, des vies humaines en pagaille qui se
croisent et s’entrechoquent.
« Des
visages, des figures
Dévisagent,
défigurent Des figurants à
effacer Des faces A, des
faces B A pas feutrés Attrait des formes Déforment, altèrent Malentendu entre
les tours Et c´est le fou qui était pour »
Noir
Désir
Au marché, un dimanche matin
Ensuite
vient une série de quartiers résidentiels dans un desquels nous habitons, confort
et tranquillité en sont les maîtres mots. S’y mêlent quelques grands centres
commerciaux, mais les commerces de quartier sont encore très présents
(cordonniers, ferrailleurs, tailleurs, encadreurs etc) et un grand marché à
lieu deux fois par semaine. Beaucoup d’espaces verts aussi et puis, bien sur, l’imprenable
vue sur la mer !
Puerto del Buceo et le World Trade Center de nuit (là encore pas de moi)
Plus
à l’Est se trouve aussi le World Trade Center et ses quelques buildings puis des
quartiers chics, où s’alignent des villas toutes plus belles les unes que les
autres, des hôtels de luxe…
Au
Nord de Montevideo, une succession de quartiers plus modestes, avec des maisons précaires et puis finalement, des hectares de campagne si caractéristiques de ce pays.
Voila
un aperçu rapide (peut être trop) de la ville, mais bon ceux qui veulent en
savoir plus devront nous rendre visite !
Il
y a un an, j’étais à une semaine de m’envoler pour l’Uruguay. Découvrir ce pays
dont j’avais tant entendu parler à travers Magda. Aller voir de plus près à
quoi ressemblait cette côte dorée sur fond azur, Montevideo dont le seul nom
est une invitation à la découverte, les gauchos sur leurs montures, les champs
à perte de vue, l’odeur de la viande grillée sur la parrilla ou celle d’un
océan d’embruns sur la Rambla.
Nous
y avons passés 15 jours superbes, intenses et bien sur, passés trop vite. Mais
surtout, nous étions si loin d’imaginer que neuf mois plus tard nous élirions
domicile dans la capitale sud-américaine.
Et
me revoilà ici en décembre, la barre des trente degrés franchie quasi-quotidiennement.
L’avant noël et les fêtes de fin d’année combinées à la chaleur de l’été reste
un élément surprenant. Les lunettes de soleil sont devenues l’accessoire le
plus essentiel lorsque je pars au travail, le port de la cravate n’est plus
obligatoire jusqu’en mars et les tenues d’hiver ont toutes été mises de côté.
Le contraste avec les vêtements chauds des pères-noël qui ont pris place un peu
partout est saisissant.
Playa Mansa, Punta del Este
Depuis
le weekend dernier nous avons entamé le rituel des « despedida del año ». Il s’agit de se retrouver avec les différents cercles
d’amis et compagnons d’activités au mois de décembre pour fêter la fin de l’année
en cours et l’arrivée de celle qui vient. Les rassemblements sociaux rythment
la vie de l’Uruguay et toutes les occasions sont bonnes pour se retrouver entre
amis que ce soit autour d’un repas, d’un maté, d’une bière ou encore pour aller
courir.
J’en ai profité pour découvrir la station
balnéaire d’Atlantida et prendre mon premier bain uruguayen de la saison à
Punta del Este. L’eau est fraîche mais tout à fait baignable, la période
estivale s’annonce donc sous les meilleurs hospices !
Cette
semaine aura été décisive dans mon parcours en terre uruguayenne. Après deux
mois et demi ici, pas mal de choses ont fini par se débloquer. Tout d’abord
avec l’obtention de la Cédula. Sacrosainte carte pour tous les résidents du
pays. Désormais la séquence de 8 chiffres y figurant (que les habitants connaissent
en général par cœur) permet de m’identifier dans à peu près toutes les
situations de la vie quotidienne, de l’achat d’un meuble, à des fin administratives
ou encore pour gagner des jeux concours. En bref, elle était essentielle pour
ma survie à long terme sur ce territoire ! Il aura fallu passer des heures
d’attente au service des migrations puis au service de la carte elle-même, mais
finalement les choses se sont faites assez vite et bien et je la récupérais
jeudi.
La Rambla au soir
Jeudi,
également le jour où j’appris LA bonne nouvelle de la semaine : j’ai
trouvé du travail ! Et j’ai commencé… ce vendredi ! Le poste consiste
à s’occuper des approvisionnements pour le compte d’un grand groupe suisse (je
peux vous donner plus de détails personnellement pour les intéressés !).
En tout cas nous sommes très contents que ce point là se soit débloqué.
Avant le départ
Et samedi, pour compléter ma semaine d’intégration, il fallait que je participe à un événement rassemblant les uruguayens (en plus d’avoir regardé la qualification au mondial mercredi bien sûr !). Quoi de mieux qu’une grande course organisée par Nike à laquelle participait plus de 10 000 personnes !
Samedi,
depuis deux jours le baromètre est élevé, heureusement le départ est prévu à
20h30, la course se passera le temps du coucher de soleil. Un grand nombre de
rues ayant été bouclés pour l’occasion, on arrive (Moi, Mati mon compagnon de
course et Inès sa copine) sur les starting blocks qu’une paire de minutes avant
le départ.
Et
puis la foule se déplace lentement vers l’avant au milieu des cris et des
applaudissements, on trottine et c’est parti pour 10 kilomètres entre les rues
bouillantes puis la Rambla de Montevideo. Il fait plus chaud que d’habitude et
nous qui courrons en général au bord de mer sommes surpris par le relief des
rues intérieures, beaucoup de montées et de descentes. C’est une armée de
maillots rouges qui part à l’attaque de chaque sommets et dévalent allégrement
les pentes, jusqu’à la prochaine. Tout les parcours est rythmée par quelques Dj’s,
un concert et même un Candombe (nous reviendrons très certainement sur ce
dernier point lors d’un prochain article).
Je passe brièvement à la seconde 52 !
Dans
Montevideo, les rues entourées de la beauté singulière des maisons coloniales
sont brulantes et on y respire difficilement. L’arrivée sur la Rambla est donc
un bonheur, sentir le vent et l’air de la mer, il reste quatre kilomètres.
Nouveau point d’eau, dernières forces dans la bataille et enfin l’arrivée !
C’est difficilement que je retrouve nos supportrices en la personne de Magda et
une amie puis nos compagnons de course.
Je
termine 2084eme en 53minutes 13secondes, je suis plutôt content pour ma
première course, en tout cas c’était une bonne manière de terminer cette
semaine marathon !
Alors
que l’Uruguay a déjà 9 orteils et demi en phase finale de la prochaine coupe du
monde après leur victoire 5-0 au match aller des barrages contre la Jordanie,
il me semble important d’écrire un petit article sur le football et son
importance dans ce pays.
Parler
de football à un uruguayen (ou à une uruguayenne), ses yeux brillent et ses
premières paroles vont pour la sélection nationale, la Celeste. La Celeste,
équipe mythique, celle qui remporta en 1930 la première édition de la coupe du
monde qui se déroulait… en Uruguay !
Ci-dessus, la victoire en 1950
Il
faut ajouter à leur palmarès une autre coupe du monde, gagné en 1950 alors que
la compétition se déroulait au Brésil. Face
à une équipe brésilienne invincible qui écrasait les grandes nations les unes
après les autres, l’Uruguay se présente un soir de 16 Juillet en outsider
complet, au stade Maracanã, chauffé à blanc par plus de 200 000 brésiliens.
L’Uruguay sort vainqueur 2 buts à 1 dans un match gravé à jamais dans les
esprits uruguayens et dans la partie la plus sombre du cortex des brésiliens.
Côté
Copa américa, épreuve très suivie par tout le continent Sud-américain, l’Uruguay
en compte 15 (dont la dernière édition) ce qui en fait le pays le plus titré
dans cette compétition, devant l’éternel rival argentin et le Brésil.
En
résumé un très beau palmarès pour ce petit pays (par le nombre d'habitants seulement!).
La
ferveur autour de l’équipe nationale peut se sentir d’une manière très simple.
Mercredi, traversant les rues de la ville en voiture pendant la mi-temps du match,
on se croirait dans une cité fantôme, pas une âme en vue, à peine quelques
voitures en circulation. Dix minutes après le coup de sifflet final, sur le
chemin du retour, le trafic dépassait sa densité habituelle, il faut dire que
beaucoup avaient décidé de sécher quelques heures de travail pour assister à l’événement !
Trois stars encore en activité
Alors,
l’été prochain (l’hiver ici), j’espère qu’on verra briller au Brésil Suarez,
Cavani, Forlan, Muslera, Stuani et compagnie et pourquoi pas, rééditer l’exploit
de 1950 !
Le stade Centenario où joue l'équipe nationale que j'avais visité en décembre dernier
Je
suis content de résider dans une ville ou le football a une importance réelle, comme
à Marseille. J’aime l’euphorie qui se crée l’heure avant le match, les gens
dans la rue avec écharpe et maillots, la foule qui grouille autour du stade,
les discussions avant, pendant et après… J’aime regarder des matchs et sentir l’attention
de tous les supporters crispés, nerveux, tous les yeux braqués sur l’écran et
puis soudain l’étincelle qui fait tout exploser, la célébration collective.
Au
niveau national, le championnat uruguayen est assez suivi, bien que le niveau n’atteigne
pas des sommets. La première division est constituée par 16 clubs dont 12 sont
situés à Montevideo. Les clubs sont disséminés dans les différents quartiers de
la capitale. Je fus par exemple surpris que tous les trottoirs d’un quartier aient
été peints en violet. Il s’agissait en fait des alentours du stade de Defensor
dont le club officie sous ses couleurs.
Deux
clubs, Peñarol (en jaune et noir) et
Nacional (aux couleurs de la France) se partagent la tête d’affiche depuis
toujours, 47 titres nationaux pour l’un et 44 pour l’autre. Les rencontres les
opposants étant toujours un grand évènement dans le pays. Je ne pus m’empêcher
un parallèle entre Marseille et Paris vis-à-vis du style de chaque club et des supporters C’est donc naturellement que j’ai décidé de supporter le C.A Peñarol (car il était important que j’en choisisse un ne serait-ce
que pour pouvoir m’immiscer dans certaines conversations !) qui me
paraissait plus à l’image de mon club de toujours.
Sur
ce, même si c’est bien mal engagé, j’espère que la France prendra ce mardi la
direction du Brésil pour Juin prochain !
Il y a un petit moment que je ne vous ai pas écrit, alors en attendant d'avoir quelquechose de suffisamment important pour pouvoir y consacrer un article entier, voici en vrac quelques images de cette dernière quinzaine.
Un apperçu de la campagne, Sierra de los caracoles
Ces derniers jours furent, une fois n'est pas coutume, très chargés et variés. Il y eut mon anniversaire, fêté dignement et bien entouré, un weekend à la campagne pour célébrer un enterrement de vie de jeune garçon, la aussi fêté dignement et bien entouré. Beaucoup de travail avec la maison d'édition à Punta del Este, beaucoup de papiers à faire sur Montevideo pour être en règle avec l'administration uruguayenne, quelques entretiens de travail. Et puis tant d'autres choses encore, d'autres dizaines de kilomètres de bitume avalés en footing sur la rambla, des journées estivales et d'autres d'automne, des habitudes qui se prennent...
"Hay días en que somos tan móviles, tan
móviles,
como las leves brizas
al viento y al azar.
Tal vez bajo otro cielo la Gloria nos sonríe.
La vida es clara,
undívaga, y abierta como un mar."
Porifirio Barba Jacob, la Habana, 1915
Voici
des mots que j’ai découvert, il y a peu, dans cette « Canción de la vida profunda ». Tant de fois j’ai eu ce sentiment
et je suis parti sans peur. Le monde est rempli d’opportunités, l’étranger est une
chance d’exister ailleurs et la boussole de chacun est libre de fixer ses caps.
Aujourd’hui si j’aspire
à m’ancrer c’est aussi que cette danse ne peut être incessante. S’installer,
vivre et repartir. Une fois, deux fois, trois fois… J’ai des souvenirs pleins la
tête de ces dernières années. Aujourd’hui je veux les digérer, les ordonner et
en créer de nouveaux, mais plus paisiblement et dans le long terme. Me
renforcer en recollant tous les morceaux pour en faire une structure puissante
et stable. En voici quelques uns épars :
Je
me souviens avoir couru dans la neige descendant les collines d’Abisko au nord
de la Suède, je me souviens des nuits passées à arpenter le pavé humide de
Bruxelles à trois ans d’intervalle avec des donnes si différentes, je me
souviens avoir contemplé chaque matin un monde nouveau en prenant mon café
depuis mon balcon de Shanghai et puis tous ces voyages… Je me souviens des
capitales du nord de l’Europe, de l’élégante Stockholm, la triste Oslo, la
dynamique Copenhague et puis les pays baltes si uniques dans leurs identités, l’Irlande
tout en mystères et variations, l’intérieur des terres chinoises en immensité vallonnées
et le regard de ses habitants, je me souviens du joyau méditerranéen de Malte,
des ballades italiennes et bien des
choses encore.
Je
me souviens de tant de personnes, des portraits en rafales défilent derrière
mes yeux, alors je vois les leurs. Ils me disent tout, m’expliquent, me
montrent, m’écoutent, s’emportent, me touchent, m’ignorent, me frôle, me
crient, m’embrassent, me sourient, pleurent sur mon épaule… Ils sont une valse
à mille paradigmes, ils sont de tous les pays, ils ont un passé et des espérances,
ils m’ont montré le meilleur et le pire, ils ont vécu à mes côtés.
De
certains je garde quelque chose de fort en moi, leur empreinte fut plus
profonde, ils m’ont construit, m’ont guidé, m’ont changé, ils ont fait ce que
je suis en cet instant.
Je
me souviens de bagages fait et défaits, dix fois, cent fois, de bus, d’avions,
de voitures louées, de taxis, de chiens de traîneaux, quelques motos, de
marches interminables… Je me souviens d’heures d’attentes dans les gares, les
aéroports ou au bord de la route.
Je
me souviens de mes pas qui créaient d’éphémères dessins dans le sable et la
boue, si anonymes sur le bitume des villes.
Je
vous écris depuis ma nouvelle adresse, à quelques jours de mon anniversaire, j’ai
l’habitude de faire le point. J’aime bien revenir en arrière, revivre le vécu,
disséquer quelques tranches de vies. Sans nostalgie envahissante, ni regrets,
ni remords, juste en paix.
Je
me souviens que de mon nouveau toit on peut admirer le fleuve, qu’ici il est
bientôt l’heure de déjeuner et que vendredi a toujours été mon jour préféré,
bonne journée !
Le livre de l’évènement, dans lequel figurent deux de mes poèmes.
C'est avec ce nom à rallonge que je titre cet article pour vous raconter un peu ce que j'ai vécu au cours de ces 10 derniers jours. Alors voila, comme chaque année depuis 2006, la mère de Magda et son conjoint Alfredo (tous deux poètes et écrivains) organisent un grand rassemblement d'auteurs de poésie et nouvelles à Punta del Este. Plus de 70 auteurs de toute l’Amérique Latine et d'Espagne (17 pays au total) se sont donc donnés rendez-vous en bordure du bas-du-monde, à quelques pas du sable fin de la Playa Mansa de Punta del Este.
Toute l'équipe d'organisation, mise à rude épreuve mais toujours dans la bonne humeur
Le stand Botella al Mar
Tout cela nécessitant une grande organisation, nous avons été bien occupé durant 10 jours, avec lever à l'aube et rarement couchés avant minuit. S'occuper des stands de vente, préparer les packs de bienvenue, régler tous les paiements, s'assurer du respect de l'emploi du temps chargé voici quelques unes des nombreuses missions que nous avons eu à réaliser. L'équipe a été vraiment super et on a bien ri durant tout l’évènement, de belles personnes que je reverrai pour sûr.
Au programme de cet édition, tables de lecture, présentation de livres et conférences
Cet évènement m'a aussi ouvert les yeux sur une communauté que je ne connaissais pas. J'ai pu rencontrer des auteurs et des poètes de très grand talent qui m'ont touchés par leurs mots. J'ai également eu l'occasion de discuter avec eux, de découvrir leur simplicité derrière leur génie, leur gentillesse derrière leur folie créatrice. De plus cela m'a permis de me comparer à eux, de lire mes travaux en espagnol et en français devant des dizaines de poètes, des centaines de livres publiés et des milliers de vers.
A la radio avec le journaliste Washington Ferdinand et l'écrivaine argentine Andrea Fontan
Le congrès s'est aussi ouvert sur le monde. J'ai eu l'opportunité de parler de pourquoi j'écrivais et de poésie dans un lycée. Cette expérience a été très forte, sentir tous ces adolescents écouter (à ma grande surprise) très attentivement ce que l'on venait leur dire. Une fois sortis de la salle, beaucoup sont venus nous voir pour nous présenter ce qu'ils écrivaient eux aussi avec beaucoup d'émotion.
En direct sur Canal 7
J'ai aussi pu me frotter aux médias avec un passage sur Radio Maldonado (avec une pression supplémentaire sachant que mes parents écoutaient!) et deux passages en direct à la télé sur Canal 7 et dans l'émission "Una mirada al este" sur le Canal 30. Des premières pour moi là aussi, mais j'ai plutôt bien réussi l'exercice.
Le château de Piría
Le dernier jour, après une visite très intéressante de la ville de Piríapolis pleine de mystères et de légendes, c'est avec la tête pleine de souvenirs et le sommeil en bandoulière que nous avons rejoins notre Home sweet home.
Les jours se suivent sans se ressembler. Souvent très
occupés, à la fois longs et passant très vite. Des images défilent et se
bousculent devant mes yeux, sans toujours avoir le temps de les analyser. Ma
vision de la ville se fait quand même plus claire, des axes m’apparaissent, des
itinéraires me deviennent familier. Et chaque jour je découvre de nouveaux
quartiers, de nouveaux endroits, la variété de Montevideo.
L’installation nous a fait du bien, de quoi recommencer
doucement une routine et peu à peu les choses se tassent et s’apaisent. La
liste des choses à faire en arrive à ses dernières lignes. Je prends mes
nouvelles habitudes, les joggings tardifs avec un ami le long de la Rambla, alimenter
le feu dans la cheminée, étendre le linge et observer les couleurs du ciel sur
le toit…
Navire de marchandises sur le Rio de la Plata
"Au large les barges se gondolent dans le roulis
Ici on jouit du clapotis
Du bord de mer dans son jacuzzi
Du premier jet j'ai tout gardé
Puis j'ai mélangé, le léger, le corsé.
J'écume"
Image du port
En bref, la vie s’installe agréablement et chaque jour
supplémentaire nous permet de nous ancrer un peu plus dans le pays et dans
notre nouvelle vie. Le printemps semble être arrivé depuis hier seulement, on espère que ça va tenir !
Un déménagement à l'Uruguayenne
Tout au long de l’article, des images prises ces dernières
semaines, en vrac.
Ci-dessus : Journées du patrimoine
Ci-dessous : Grand marché / brocante en plein air, s'étendant sur des dizaines de rues
Hier était un grand soir ! Après trois semaines de
travaux, notre domicile était enfin prêt à nous accueillir. Durant ce mois de
septembre, il a fallu (ou faire faire selon l’activité) construire une cloison,
poser du parquet, repeindre, transporter et monter des meubles, parler
éclairage et eau chaude, faire des allers-retours incessants à Mr bricolage
(oui oui ils ont aussi Mr Bricolage ici) et consorts, des heures de ménage ces
derniers jours… Mais voila à un
chauffe-eau et une paire de rideaux près l’ensemble était prêt !
En un
mois j’aurais bien perfectionné mon vocabulaire de bricolage et de chantier, en
espagnol bien sur !
Voici donc en exclusivité les premières images de notre
logement dans le quartier de Punta Carretas. Nous vivons dans une maisonnette,
derrière la maison occupée par le frère de Magda et deux amis à lui, séparés
par un grand patio. A une centaine de mètres de la Rambla, deux minutes à pieds
d’un grand shopping, on aperçoit même la mer au bout de la rue lorsqu’on est
sur le toit. Le quartier est calme, on entend les oiseaux au matin, il y a de
la place pour manger dehors et on à même une grande cheminée dedans !
Vous noterez que le rangement n'était pas encore terminé !
Hier nous avons testé l’étendage sur le toit et bien sûr
nous l’avons fait une heure avant que la pluie ne tombe à verse ! Mais ce
matin le soleil est réapparu amenant avec lui la sécheresse des tissus et la
douceur de vivre. Balayer le patio,
nettoyer les vitres, du rangement, nous en sommes à l’étape des finitions,
soulagés de retrouver un lieu à nous après plus d’un mois à droite et à gauche.
On va pouvoir reprendre tranquillement notre vie et nos habitudes et en plus, l’eau
chaude vient d’arriver !
Le jardin pour l'heure est lui aussi un peu en chantier, en face la maison du frère de Magda et à droite, bien sûr, le barbecue que l'on devine.
Les capitales de la culture, comme un phénomène de mode, voici la troisième
ville dans laquelle j'élis domicile qui est concernée par l’évènement.
Bien sur Marseille donc vous avez forcément du entendre parler, mais aussi Umeå la
petite ville du Nord de la Suède dans laquelle je passais un an qui le sera
l'année prochaine. Et voila que Montevideo arbore fièrement son titre
"Capital Iberoamericana de la Cultura 2013".
Pour l’évènement, la comédie française posa ses
valises en Uruguay le temps d'une représentation au Solís. J'imagine un peu la vie de ses acteurs, voyageant
pour leur passion, se présentant un jour à Osaka et l'autre à Rio tout en
jouant dans leur langue devant des visages si différents; bridés ou hâlés,
ébènes ou pâles, mélangés ou monochromatiques...
Les regardent t'ils vraiment d'ailleurs? Jouent-ils
différemment au Mexique ou en Egypte ? S’intéressent-ils aux pays qu'ils
traversent? Ou ne les voient ils que comme des fantômes d'autres réalités qui
apparaissent éphémèrement devant leurs yeux le temps d'une levée de
rideau et entre deux avions? Je reste songeur sur ces points là, mais tout de
même, quelle aventure !
Le Solís, haut lieu de la
scène culturelle uruguayenne. En tout cas, en ce qui concerne le théâtre et l’Opéra.
Un bâtiment d’un peu plus de cent-cinquante ans situé dans la vieille ville, à
deux pas de la Plaza Independencia. La lumière rouge est allumée sur le toit ce
soir signe qu’une représentation y est donnée, ça tombe bien, on est venu pour
ça !
Nous avons des places au dernier étage, ce qui s’appelle
poulailler chez nous possède le nom beaucoup plus sympathique de « Paraíso »,
Paradis, ici. Nous avons donc une vue imprenable sur le théâtre, le grand
lustre et les fresques du plafond… et bien sûr, les spectateurs ! Les gens
ici viennent bien habillés mais très sobres, les couleurs sont une déclinaison
de noirs et de gris, profil-bas est le maître mot comme on me l’indique. Je
compte environ un cinquième de français dans l’assistance, le théâtre est
plein, la pièce commence.
« Le jeu de l’amour et du hasard » de
Marivaux, en français avec des sous-titres ou sur-titres en espagnol au dessus
de la scène. C’est une pièce drôle et assez avant-gardistes qui traite entre
autre de l’émancipation des femmes alors qu’elle a été écrite au début du 18ème.
Remplie de quiproquos et de retournements de situation, on rit beaucoup. La
mise en scène varie entre modernisme et classicisme et ce n’est pas pour déplaire.
En tout cas une vraie réussite pour ma première au Solís, on se promet que la prochaine fois on viendra voir
du théâtre uruguayen.
Les acteurs, eux, profitent-ils du répit pour se
promener dans Montevideo ou dorment ils-déjà en vue de leur prochaine
représentation à Varsovie ou à Londres ?
PS : Les photos de l'extérieur du théâtre et de la pièce ne sont pas de moi.