Les capitales de la culture, comme un phénomène de mode, voici la troisième
ville dans laquelle j'élis domicile qui est concernée par l’évènement.
Bien sur Marseille donc vous avez forcément du entendre parler, mais aussi Umeå la
petite ville du Nord de la Suède dans laquelle je passais un an qui le sera
l'année prochaine. Et voila que Montevideo arbore fièrement son titre
"Capital Iberoamericana de la Cultura 2013".
Pour l’évènement, la comédie française posa ses
valises en Uruguay le temps d'une représentation au Solís. J'imagine un peu la vie de ses acteurs, voyageant
pour leur passion, se présentant un jour à Osaka et l'autre à Rio tout en
jouant dans leur langue devant des visages si différents; bridés ou hâlés,
ébènes ou pâles, mélangés ou monochromatiques...
Les regardent t'ils vraiment d'ailleurs? Jouent-ils
différemment au Mexique ou en Egypte ? S’intéressent-ils aux pays qu'ils
traversent? Ou ne les voient ils que comme des fantômes d'autres réalités qui
apparaissent éphémèrement devant leurs yeux le temps d'une levée de
rideau et entre deux avions? Je reste songeur sur ces points là, mais tout de
même, quelle aventure !
Le Solís, haut lieu de la
scène culturelle uruguayenne. En tout cas, en ce qui concerne le théâtre et l’Opéra.
Un bâtiment d’un peu plus de cent-cinquante ans situé dans la vieille ville, à
deux pas de la Plaza Independencia. La lumière rouge est allumée sur le toit ce
soir signe qu’une représentation y est donnée, ça tombe bien, on est venu pour
ça !
Nous avons des places au dernier étage, ce qui s’appelle
poulailler chez nous possède le nom beaucoup plus sympathique de « Paraíso »,
Paradis, ici. Nous avons donc une vue imprenable sur le théâtre, le grand
lustre et les fresques du plafond… et bien sûr, les spectateurs ! Les gens
ici viennent bien habillés mais très sobres, les couleurs sont une déclinaison
de noirs et de gris, profil-bas est le maître mot comme on me l’indique. Je
compte environ un cinquième de français dans l’assistance, le théâtre est
plein, la pièce commence.
« Le jeu de l’amour et du hasard » de
Marivaux, en français avec des sous-titres ou sur-titres en espagnol au dessus
de la scène. C’est une pièce drôle et assez avant-gardistes qui traite entre
autre de l’émancipation des femmes alors qu’elle a été écrite au début du 18ème.
Remplie de quiproquos et de retournements de situation, on rit beaucoup. La
mise en scène varie entre modernisme et classicisme et ce n’est pas pour déplaire.
En tout cas une vraie réussite pour ma première au Solís, on se promet que la prochaine fois on viendra voir
du théâtre uruguayen.
Les acteurs, eux, profitent-ils du répit pour se
promener dans Montevideo ou dorment ils-déjà en vue de leur prochaine
représentation à Varsovie ou à Londres ?
PS : Les photos de l'extérieur du théâtre et de la pièce ne sont pas de moi.