Uruguay

Uruguay

vendredi 12 décembre 2014

Santiago de Chile



On a profité que les parents soient quelques semaines avec nous pour aller faire (entre autres!) un tour de l'autre côté de la cordillère des Andes, à Santiago de Chile. Les deux heures d'avion séparant les deux villes nous offre de belles vues de Montevideo, du Rio de la Plata, des immenses plaines d'Argentine... mais tout le monde retient son souffle pour le clou du spectacle. Le survol de la cordillère des Andes, chaîne mythique, géante de pierre et de neige, impétueuse et impitoyable. On pense bien sur à Neruda qui les emprunta pour fuir la dictature, aux uruguayens survivants et aux disparus de l'accident du vol 571, aux conquistadores qui après des kilomètres de plaines tombèrent sur cette muraille infranchissable les séparant du Pacifique.




Santiago et à proprement parler aux pied des Andes, l'avion arme sa descente une foi au dessus des montagnes et se pose ensuite en douceur, il reste encore quelques kilomètres avant d'atteindre le centre ville.
Découvrir une ville de nuit est toujours un exercice enivrant, subjectif et parfois trompeur! Depuis la vitre taxi beaucoup de buildings moderne, puis nous débarquons dans un quartier beaucoup plus cosmopolite (Bellavista) où nous séjournerons.



On part à la découverte de la ville, en passant par les halles du marché, puis une ancienne gare réaffectée en salle d'exposition où nous rencontrons un photographe qui y présentait une grande et belle série de portraits de gitans photographiés depuis plus de trente ans. On ressort, beaucoup de gens dans les rues signe d'une activité importante, une architecture variée entre anciens beaux bâtiments et des constructions modernes assez moches et sans intérêt:  la grande mode des capitales d'Amérique du Sud!






Durant notre séjour, on découvre le palais d'Allende, on grimpe sur les cerros qui permettent d'observer la ville de plus haut sous son manteau de brume, on visite la superbe collection du musée d'art précolombien, on boit des piscos sour, des bons vins chiliens, on mange des fruits de mer tout frais du pacifique...




Coup de coeur, le musée de la mémoire et le quartier Bellavista. Dans le premier, très bien fait on voit à grand renfort de documents d'archives et de bruitages les dernières heures de Salvador Allende, puis les arrestations, l'exil forcé des chiliens aux quatre coins du monde, toutes ces années de souffrance jusqu'au retour de la démocratie.  Dans le second, un quartier coloré et animé avec des rues remplies de bars et de restos bien animés par la jeunesse locale, de quoi présager de bonnes soirées !







dimanche 26 octobre 2014

L'Uruguay comme Marseille, des lieux faits pour le soleil!

Le printemps, quelle belle époque qu'est le printemps!

Sortir tôt le matin et savoir que la fraîcheur s'estompera vite, sentir les arômes liés à l'aube, la rosée sur les gazons publics, les fleurs rouvrant leurs coeurs enserrés durant quelques heures de ténèbres, le sourire sur les lèvres des gens les yeux à peine entrouverts, vivre en short et en tongs... comme partout, cette transition est un moment clé de l'année!



Les jours s'allongent et le soir on en profite pour rejoindre les flots de coureur sur la rambla, boire un verre entre amis ou manger en terrasse bref, la belle vie ! Parfois, à la nuit tombée, c'est toute une armée de tambours que l'on entend, le candombe dévalant des boulevards,  criant fort le poids des souffrances passées.



Quel meilleur temps qu'un grand soleil pour profiter des centaines de kilomètres de plage que propose l'Uruguay! Soit dans un balnéaire populaire comme ceux qui bordent la route IB (InterBalnearia), plus chic comme dans les villes de Piriapolis ou Punta del Este ou encore aller surfer sur la côte sauvage, dans le département de Rocha!



J'aime sentir la puissance du soleil, sur les gens et sur les choses. Comme à Marseille, la ville vit plus harmonieuse et plus joyeuse grâce à l'astre puissant. Le printemps est l’avènement d'un nouveau monde, d'une nouvelle époque à venir, la promesse de sorties nombreuses, de fêtes, de détente et de déjeuners à l'ombre.



Alors, quand vient le printemps, certains écoute la version de Vivaldi, moi je met en boucle de la musique cubaine ou de la bossa nova, ces morceaux qui sentent le soleil dans les rues de la Havane ou de Rio et ouvre une bière au coucher de soleil, à l'heure ou la ville demande quelques heures de fraîcheur bien méritées!



samedi 20 septembre 2014

Nouvelles Rioplatenses



Le marché de Villa Biarritz

Un bon moment que je n'ai pas écrit sur ces pages... Il faut dit que ces dernières semaines ont été très occupées! Alors je profite d'une journée pluvieuse à Punta del Este pour prendre la plume. Côté personnel, tout d'abord, nous avons déménagé! Fini la petite maison au fond du jardin, nous voila maintenant situé dans un immeuble moderne dominant le fréquenté boulevard Ellauri. On se sent plus en ville ce qui personnellement me plait beaucoup, j'ai ça dans le sang! J'aime entendre le trafic dans la rue, le bruit des ambulances, sentir qu'il y a de la vie ici bas et parfois un cri d'ivresse déchire la nuit d'hiver! Du balcon on surplombe la canopée des arbres du boulevard, les barres d'en face et on distingue le grand parc de villa Biarritz ou se tient un marché deux fois par semaine. Bref, bien installés, bien situés et les intéressés peuvent venir nous voir: nous avons une chambre d'amis !



Théâtre de San Jose

A part ça, une présentation de mon livre dans la ville de San Jose. Je me suis surpris à découvrir une ville de l'intérieur du pays très dynamique, beaucoup d'animations et de gens dans les rues et un salon du livre très important! La présentation avait lieu dans le café d'un joli théâtre sur la place principale et j'ai pu réciter des poèmes inédits en face d'un public hétéroclite et qui m'a offert un très bel accueil.



A noter, ces dernières semaines ont été marquées par deux disparitions importantes. Celle de Gustavo Cerati l'excellent chanteur du groupe Soda Stereo, dans le coma depuis quatre ans, il était une légende du rock argentin et avait livré au milieux de dizaines d'autres ces deux morceaux :




Puis ce mercredi, celle de China Zorilla, mythique actrice uruguayenne, qui avait même reçu la légion d'honneur en 2008.

A part ça, nous sommes en pleine année électorale en Uruguay, depuis des semaines les trois grands partis s'affrontent à qui donnera le plus de tracts, qui inondera les rues du plus d'affiches et qui fera le plus de bruit sur la Rambla chaque weekend. Dans cet élection s'opposent un ancien président, un fils d'ancien président et un fils d'ancien président/dictateur. Ici, la politique est une histoire de familles et à tout à voir avec l'Histoire. Personnellement, aucun des trois ne m'inspire vraiment !



En octobre on fera donc nos Adieux à Pepe Mujica, le symbolique président de l'Uruguay! Il aura sans aucun doute montré au monde entier comment pourraient vivre les présidents et donné une belle leçon d'humanité! Il aura aussi contribué à faire parler de l'Uruguay comme jamais auparavant.



Le chat du libraire




Il fait toujours beau en Uruguay! Ici Tres Cruces

samedi 2 août 2014

Buenos Aires, la ville d'en face



L'Aube sur la côte uruguayenne

Magda fraichement rentrée de France (où elle présentait son mémoire) et avant d'entrer dans le rush du déménagement prévu mi-août, nous profitions du 18 juillet férié en Uruguay pour nous échapper le temps d'un week-end sur l'autre rive du Rio de la Plata, à Buenos Aires !

Les bateaux directs de Montevideo à Buenos Aires étant complets en ce weekend prolongé, nous options pour le voyage de nuit, d'abord en Bus de Montevideo jusqu'à Colonia puis en bateau jusqu'à destination. A une heure du matin, la station de bus centrale de Montevideo est en effervescence, on compte 1 500 personnes rien que pour les bus direction Colonia et pour ce créneau horaire, à ce rythme là on peut parler d'un exode !




Buenos Aires au matin, vu du bateau


Après 2h30 de car puis 3 heures de bateau, qui marche au ralenti histoire de ne pas arriver trop tôt (une cinquantaine de kilomètres seulement séparent les deux villes!) vers 7 heures du matin nous voyons les buildings de Buenos Aires s'élever aux premières lueurs du jour. C'est toujours agréable d'arriver tôt dans les grandes villes, on à l'impression de se réveiller avec elles. On voit le trafic se densifier, les premiers travailleurs sur le chemin du boulot, les hommes d'affaires pressés, le réveil des vagabonds, des gens qui rentrent de soirée...



Voila notre deuxième weekend à Buenos Aires après celui passé en Mars avec les parents. Il fait beau et chaud, nous avons de la chance pour ce weekend en plein milieu de l'hiver austral! On prend le petit déjeuner en face du cimetière de la Recoleta, le Père Lachaise local qui accueille les anciens présidents, artistes, politiques qui écrivirent l'histoire de l'Argentine. Puis on remonte l'avenue Figueroa Alcorta qui nous fait passer devant la faculté de droit de Buenos Aires, lieu de tournage du film "Tesis sobre un homicidio", j'en profite pour vous recommander tous les films mettant en scène Ricardo Darin (Nueve Reinas, El secreto de sus ojos, Un cuento chino, Luna de Avellaneda...)!



On visite le Malba (Museo de Arte Latinoamericano de Buenos Aires) où se croisent entres autres les oeuvres de Frida Kahlo, Pedro Figari, Diego Rivera, Torres Garcia. Puis on passe par le jardin Japonais, réalisé à l'occasion d'une visite de l'empereur du "pays su soleil levant" dans la capitale argentine, changement de décor et d'ambiance!



Le lendemain on a rendez-vous à midi pile au Teatro Colón afin d'admirer le spectacle de fin d'année des diplômés de l'école nationale de ballet. La salle d'Opéra est magnifique et les travées sont pleines, le spectacle peut commencer !







Teatro Colón

Nous passons l'après-midi à faire du shopping près des quartiers branchés de Palermo, la dévaluation du peso argentin aidant à faire de bonnes affaires. En venant d'Uruguay, la vie en Argentine parait peu coûteuse, très bon restaurants, magasin sortie d'usine, activités culturelles, tout nous semble environ deux fois moins cher. Le soir on dîne dans une superbe adresse, un petit palais italien, service 5 étoiles, excellente cuisine italienne, bon vin et tout ça pour un prix très abordable (la moitié de n'importe quel restaurant des plus commun en Uruguay). Buenos Aires regorge de bonnes adresses, quelque chose qui manque à Montevideo!




Le lendemain on se promène le long de Puerto Madero, quartier rénové en face du port (aujourd'hui le prix au mètre carré le plus élevé de la capitale) puis on rejoint un quartier que nous avions beaucoup aimé lors de notre première visite: San Telmo et son marché dominical!



Puerto Madero

Un peu à l'exemple de la Feria de Tristan Narvaja à Montevideo, on y trouve de tout, véritables antiquités, vide grenier, produits d'artisanat, vieux livres, collectionneurs... Les rues grouillent de monde, les prix se négocient à droite à gauche, les effluves de nourriture et de tabac se mélangent :une ambiance comme je les aime!



Feria de San Telmo

Le temps d'un excellent resto japonais qu'il est déjà l'heure de prendre notre bateau de retour (à noter que je croise quatre de mes connaissances sur le trajet, c'est aussi ça l'Uruguay!).

Encore un très bon weekend,

Ciao Buenos Aires !

samedi 5 juillet 2014

Uruguay





Loin d’ici sur les bords du fleuve d’argent,
s’écoule la vie du peuple aux mains de cuir,


aux cœurs étoilés et aux yeux en diamants noirs.

Un pays d’où jaillit de la terre,
 le vin comme le sang du monde
et la selloana en plumes d’écrivain

S’animent alors les vers,
teintés du voile de brumes matinales
enveloppant la vieille ville,
encore endormie.

Sous une voie lactée brillant pour eux,
passent les heures d’été à dialoguer avec les cieux,
tandis que le jour,
de main en main circulent la calebasse et le goût amer,

Le monde continuera sa course effrénée,

l’Uruguay suivra son tropisme,

loin des lumières,

vers la lumière.

samedi 28 juin 2014

La Celeste




J'ai toujours aimé le football et la passion des gens pour ce sport. Vivre dans un pays qui aime tant le football  m'a permis de donner à cette coupe du monde une dimension encore plus importante.
Aujourd'hui, l'Uruguay vient d'être logiquement éliminée par une équipe de Colombie supérieure dans le jeu lors des 8èmes de finale. Mais la Celeste n'a pas à rougir de sa prestation dans cette compétition, elle s'est défendue avec ardeur et avec ses armes et à livrée deux magnifique matchs et ainsi permis l'élimination de deux anciens champions du Monde, l'Italie et l'Angleterre.

Malheureusement, affaiblie par l'affaire Suarez et en transition (avec plusieurs grandes figures qui jouaient leur dernière coupe du monde, celle de trop?), l'Uruguay n'a pu faire face à la dynamique et rigoureusement organisée sélection colombienne.



Malgré tout, ces dernière semaines m'ont permis de voir un pays évoluant au quotidien avec les aventures de leurs protégés. J'ai vu des rangées de voitures arborant ce si beau drapeau dans les rues de Montevideo, des personnes âgées excitées à l'approche des matchs et euphoriques après la victoire, écouté des dizaines de collègues, amis, connaissances avancer des centaines de théories, analyses et équations plus ou moins constructives, j'ai vu le président de la République et des ministres défendre publiquement Suarez, j'ai appris à connaître tous les membres de la Celeste, leurs surnoms, leurs forces et leurs faiblesses, mais surtout, leur amour indéfectible pour le maillot bleu ciel et leur pays.

Ces dernières semaines, j'ai aussi compris pourquoi le football était aussi important pour ce pays. Lorsqu'on est un pays de trois millions d'habitants, briller dans une coupe du monde, c'est exister aux yeux de la planète entière, c'est entendre des journalistes du monde entier citer le nom de tes joueurs et de ton pays, c'est être reconnu et respecté au niveau mondial, c'est montré que ce petit pays peut être supérieur et faire tomber n'importe quelle grande puissance qu'elle soit européenne ou du même continent. Pour ces raisons là, les gens sont fiers de leur Celeste et de ses exploits accomplis et à venir.

Alors, tant que vivra le football et que vivra l'Uruguay, les gens continueront à vibrer grâce à la Celeste !


samedi 14 juin 2014

Vamos Uruguay !


Et voila, c'est le grand jour pour la Celeste! Il fait beau mais froid ce matin dans les rues de Montevideo et tout le monde n'a qu'une chose en tête, que vienne 16 heures pour en découdre avec le Costa Rica!

Ces derniers jours, on voit fleurir les drapeaux sur les voitures, les immeubles et tous les magasins. Le peuple n'attend qu'une chose, que leur équipe réédite le miracle de 1950, lorsque l'Uruguay remporta la coupe du Monde au Brésil en battant l'équipe hôte en finale dans l'arène du Maracana.

C'est pourtant avec le présent qu'il faut concilier, la grande star uruguayenne Luis Suarez, blessé il y a quelques semaines ne devrait pouvoir jouer qu'à partir du deuxième match. Heureusement, les Cavani, Forlan et Stuani répondent bien présent et auront à coeur de bien lancer l'Uruguay dans un groupe compliqué (Costa Rica, Angleterre et Italie)!

Il ne reste plus grand chose à faire en attendant, réécouter inlassablement cette chanson de Jaime Roos, aller prendre la température et jauger l'atmosphère au marché du coin, lire tous les journaux qui parlent de la coupe du monde...


Article écrit à la hâte, je file : VAMOS URUGUAY !!!

samedi 24 mai 2014

Gastronomie : Les boissons



J'entame ces deux articles sur la gastronomie uruguayenne par les boissons.

Partout les boissons font le charme d'un pays, sa saveur, son âme, là où passé et présent se joignent en un instant unique, liés par la tradition de la terre et des hommes. J'aime le pastis de ma ville natale partagé au coucher du soleil, la bière belge bonne par tous les temps dans la chaleur réconfortante des bistrots de la capitale, l'alcool de riz chinois et le whisky-thés des nuits sans fin Shanghaieses,  l'eau minéralisée lituanienne à boire dès le réveil, les vodkas baltiques et scandinaves bus avec ses frères aux yeux bleus et au sang froid, les cafés italiens serrés des aires d'autoroute et que dire de la douceur amère du maté accompagnant chaque promenades, long trajets et matinées tranquilles.

Le maté


Le maté à Montevideo


Comment ne pas commencer par lui: le maté! Cette infusion d'origine Guarani est partie intégrante de la vie en Uruguay. On le voit partout, sur le bureau des travailleurs, dans les bus, dans les mains des vieux et des jeunes sur la Rambla et sur les places, dans les rendez vous entres amis, dans les stations services (où des machines prévues à cet effet dispensent même de l'eau chaude) et bien sur à l'aube, lorsque le pays s'éveillent et que le breuvage chaud permet à l'oriental d'affronter la journée à venir.

Collection de maté

Alors vous me direz, le maté c'est quoi? Le maté désigne en réalité le récipient dans lequel il est consommé, il est issu du mot calebasse en quechua (merci wikipedia!). Sa préparation est tout un art, on remplit tout d'abord le récipient au trois quarts d'une herbe nommé yerba (cultivée au Paraguay en Argentine et dans le sud du Brésil) en inclinant le maté afin de former une petite montagne. On y ajoute un trait d'eau froideet l'on attend qu'il soit complètement imprégnée dans l'herbe. Puis, avec votre thermos remplit d'eau bouillante, verser du côté creux (opposé à la "montagne") jusqu'à ce que  l'herbe soit suffisamment gonflée pour ne pas entrer dans votre bombilla. La bombilla est une sorte de paille filtrante métallique à placer quasiment à la verticale, votre bombilla doit toucher le bord du maté opposé à la montagne : Votre maté est prêt à être consommé! Le maté est un objet de partage, il passe de main en main jusqu'à ce que vous disiez "gracias" qui signifie que vous avez votre dose !

En plus de son effet stimulateur (la yerba contient de la caféine et d'autres stimulants), boire du maté est bon pour la santé avec un effet anti-cancérigène important, de plus il est "hypocholéstérolémiant, hépatoprotecteur, diurétique et antioxydant. De plus, il aurait des bienfaits sur le système cardiovasculaire, protégerait l'ADN de l'oxydation les lipoprotéines LDL et de la peroxydationCe stimulant du système nerveux central serait également un traitement possible de l'obésité" (merci wikipedia !).


Le vin


L'Uruguay est un producteur de vin important, cependant la taille du pays et la quantité produite fait qu'on ne l’aperçoit que rarement en Europe, contrairement aux super-productions voisines d'Argentine et du Chili. Cependant le pays jouit de conditions excellentes, un climat tempéré et océanique, pas de sécheresse pendant l'été et un sol très riche, en effet la production du vin à commencé il y a moins de deux siècles. C'est donc toujours avec plaisir qu'on ouvre une bouteille de ses vins de caractères, de très bon tannat, cabernet sauvignon et merlot qui accompagnent à merveille les viandes du pays. A noter aussi de bons blancs à déguster avec la pêche du jour à Montevideo ou sur la côte !








Le whisky 


J'ai été surpris par la quantité de whisky que consomment les uruguayens. Les plus jeunes et les plus âgés ne jurent (quasiment) que par ça une fois la nuit tombée. Que ce soit autour d'un Asado ou dans un bar branché, c'est l'ambre écossais qui apparaît le plus dans les verres. Plusieurs études ont montré que l'uruguayen est le premier consommateur de whisky par habitant. Il existe des whiskys locaux mais ils sont souvent déconsidérés, c'est "Jean le marcheur" pour ne pas citer la marque qui a la préférence ici. 

La bière

Pub Pilsen pour la prochaine coupe du monde

Les uruguayens aiment aussi boire de la bière, le pays possède quatre grande marques, Patricia, Zillertal, Pilsen et Norteña. Ce sont des bières légères (environ  5 degrés) et sans grand caractère, le type de bière que l'on trouve aujourd'hui dans le monde entier. Comme pour le maté, la bière et quelquechose à partager. Dans les bars ou à la maison on les sert généralement dans des bouteilles d'un litre que l'on répartit dans les verres de chacun.

Apéritifs et liqueurs :


Licor de butia : cette liqueur est produite à base du fruit du palmier. Elle se boit le plus souvent en digestif après le dîner. 
Grappa et Grappamiel: si nous connaissons bien la grappa italienne que l'on retrouve souvent sur les tables à l'heur du digestif, les uruguayens ont inventé sa version douce par le biais de la grappamiel. Il s'agit du même alcool mélangé au miel qui le rend moins abrupt à l'absorption.
Fernet Branca: Ce célèbre amer italien à ses admirateurs des deux côtés du Rio de la Plata. Il est beaucoup consommé par les jeunes en soirée, mélangé avec du coca.

Bon, je dois surement avoir oublié un certain nombre de détails et d'autres boissons, mais je ne voulais pas vous assommer! Salud !

samedi 26 avril 2014

Montevideo un dimanche matin



J’ai toujours été un explorateur urbain, j’aime marcher et découvrir les villes. Il est 10 heures du matin un dimanche de pâques et j’ai cette envie indicible d’aller en découdre avec Montevideo. Je me suis réveillé excité à l’envie de fouler chaque rue qui me conduira de chez moi jusqu’à la plaza independencia.
Il est 10 heures, le ciel est voilé, il me rappelle lorsque je partais à la découverte de Shanghai ou Hong Kong, je prends la porte.


Pas question de longer le bord de mer aujourd’hui, je veux me perdre dans le dédale des rues quadrillées. Je longe d’abord les murs de l’ancienne prison, à moins de cinquante mètres de la mer, de quoi rêver d’évasion ! Aujourd’hui trône un imposant hôtel Sheraton et un grand centre commercial là où s’élevaient autrefois les remparts.



Entre chez moi et la plaza independencia, aucun but réel, aucun plan en tête, juste l’envie d’aller au gré des rues. Le temps se découvre au fil de mes pas. La lourde chape grise glisse sur le fleuve océan et laisse apparaître la ville sous un soleil éclatant et un ciel délavé.

Derrière les grilles d’un jardin, un canon miniature, une urne et une statue paraissant un Dionysos tout en poitrine. Un air de mystère qui me rappelle un livre lu dans mon enfance : la Vénus d’Ille.


Dimanche de pâques, les rues sont assez désertes. Tout le monde a du profiter de ce jour pour dormir, à moins que les préparatifs s’organisent déjà pour cet évènement qui réunira les familles au déjeuner. J’ai cette sensation agréable que la ville se réveille avec moi. Peu à peu j’aperçois les premiers footings, les gens qui entrent et sortent des magasins, les cafés sont ouverts et les restos s’apprêtent à recevoir.

Il est 11 heures et c’est le rush, le rythme et le trafic s’accélèrent, le nombre de voitures, motos et bus sans âge décuple. Je passe des boulevards aux rues plus étroites et si typiques de Montevideo. Des maisons basses et colorées, un étage comme point culminant et une foule de détails et d’ornements à observer.





Ce sont des quartiers beaucoup plus calmes et je croise peu de gens. Dans une rue, un vendeur de journaux ambulant annonce les titres en criant. J’ai l’impression d’un personnage fantastique clamant les nouvelles du jour dans une ville fantôme. Cette phrase d’Allain Leprest me vient : 

« Il est l'heure où les chats se couchent/Un accordéoniste aveugle / Ecoute le doigt sur la touche / Le big bang avant le grand bug ». 
En réalité les portes s’ouvrent sur des intérieurs frais et les clients sont au rendez-vous.




Je marche à l’intuition, sélectionnant l’itinéraire à l’aspect des maisons ou à un détail qui m’interpelle. Après une longue traversée de ces rues étroites je rejoins un grand boulevard, 18 de Julio.

Là c’est l’effervescence, certains manifestent contre un projet de mine à ciel ouvert, d’autres boivent l’indissociable maté sur les marches d’une université, les églises battent leur plein en ce jour saint et les odeurs de tabac, viande grillée et pot d’échappement se mêlent allégrement.




Puis un marché, en réalité l’ultime section du gigantesque marché dominical de Tristan Narvaja. Je vous le ferai découvrir un jour via un article, car il vaut vraiment le détour. Je me ressens dans l’ambiance des villes surpeuplées, on marche en piétinant au milieu de la foule métissée, de bruits en tout genre (voitures, cris d’animaux, vendeurs à la sauvette, commerçants tentant d’attirer l’attention et le crépitement de milliers de conversations…), et d’étals innombrables (livres dans toutes les langues, animaux, vieilleries sans valeur, trésors cachés, plantes, fruits et légumes, vinyles et encore toute une foule d’objets intrigants).

En voici un petit aperçu dans cette vidéo http://www.youtube.com/watch?v=9fNVHYv4lys

Le reste du boulevard nous replonge dans le temps passé, il faut lever la tête pour s’imaginer le Montevideo des années 30. L’époque où le Palacio Salvo était le bâtiment le plus haut d’Amérique Latine et où la ville incarnait le modernisme et l’élégance: un joyau au bord du fleuve, le Montevideo de la belle époque.


Un autre rassemblement a lieu, les gens attendent avec impatience l’arrivée des coureurs de la Vuelta Ciclista dont c’est le jour de l’ultime étape. Je m’en désintéresse, la tête levé sur les façades art-déco et les coupoles des anciens bâtiments. 

Enfin, j’arrive sur la Plaza Independencia, je me joins aux touristes, immortalise le moment puis redescend le long des berges du fleuve, car tout commence et termine ici. La ville, elle, ne m’a heureusement pas encore tout révélé, en attendant, la chape de plomb a refait surface...

vendredi 18 avril 2014

Présentation de "Los caminos, les chemins"




Que le temps passe vite. Les semaines s’enchaînent et je m’aperçois que cela fait bientôt huit mois que je vis ici et quasiment deux que je ne vous ai rien écrit… Le weekend de pâques m’offre l’opportunité de me rattraper.

L’Uruguay est un pays d’opportunités et c’est souvent que l’on vous propose des options que vous n’auriez pu envisager ailleurs. La publication de ce livre en est un exemple. C’est durant l’été 2012, lors de mon premier voyage en Uruguay que l’idée me fut suggérée : écrire et publier un recueil de poésie bilingue.




Vaste sujet, mon choix se porta sur une sélection de poésie que j’avais écrite ces dernières années. Plus la sélection avançait plus je réalisais que trois thèmes ressortaient : les villes, les sentiments humains et le voyage. Ces trois éléments se recoupaient sans cesse, se mélangeaient et prenaient forme en une unité, ils dictèrent donc cette sélection.

Après la sélection vint l’heure de la traduction, d’abord à distance puis achevée une fois sur place. Elle fut réalisée à quatre mains, avec l’aide d’Alfredo Villegas Oromi, auteur argento-uruguayen de poésie, nouvelles et roman. Ce fut un travail long et fatiguant mais terriblement intéressant. Restituer la vision poétique d’une phrase dans une autre langue, c’est inventer un autre vers. Passer des heures à chercher le mot juste, à tenter d’expliquer l’expression utilisée, à travailler chaque phrase les unes après les autres et les faire jongler dans ses deux si belles langues. Cette expérience a enrichit le livre lui-même, mais également ma manière d’écrire par tout ce que j’ai pu apprendre.




« Los caminos, les chemins » arriva donc dans sa forme définitive courant du mois de mars et fut présenté à Montevideo par une belle soirée de début d’automne austral.Je fus surpris par le grand nombre de personnes qui vinrent, par les discours qu’Alfredo et Oskar Rodrigañez (poète espagnol qui a réalisé la quatrième de couverture) qui furent très touchants, en un mot ce fut une réussite !




Voici un petit extrait du livre :


XXIII   Destin gelé

Semelles lacustres sur le pavé mouillé
Ruisselant sur ma nuque, un autre hiver gelé
Souffrance du quotidien, transpirant sur mon teint
L’attaque désormais s’empare de mes mains

Qu’au choix millénaires je ne tiendrai rigueur
A ceux qui par le pas, tracèrent le long chemin
Où maintenant j’endure mon labeur
Où je semble achever mon souffreteux destin

Un œil usé par le souffle glacé
Par ce qui se trame dans mes tristes pensées
Regard avisé sur l’avenir proche
Vaguement attristé, comme un extrait de roche



Pour toutes les informations relatives au livre et/ou comment se le procurer : etienneaubert.pro@gmail.com