Uruguay

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vendredi 25 octobre 2013

Pensées aux vents d'un vendredi 25




"Hay días en que somos tan móviles, tan móviles,
como las leves brizas al viento y al azar.
Tal vez bajo otro cielo la Gloria nos sonríe.
La vida es clara, undívaga, y abierta como un mar."
                 
                                                              Porifirio Barba Jacob, la Habana, 1915

Voici des mots que j’ai découvert, il y a peu, dans cette « Canción de la vida profunda ». Tant de fois j’ai eu ce sentiment et je suis parti sans peur. Le monde est rempli d’opportunités, l’étranger est une chance d’exister ailleurs et la boussole de chacun est libre de fixer ses caps.
Aujourd’hui si j’aspire à m’ancrer c’est aussi que cette danse ne peut être incessante. S’installer, vivre et repartir. Une fois, deux fois, trois fois… J’ai des souvenirs pleins la tête de ces dernières années. Aujourd’hui je veux les digérer, les ordonner et en créer de nouveaux, mais plus paisiblement et dans le long terme. Me renforcer en recollant tous les morceaux pour en faire une structure puissante et stable. En voici quelques uns épars :




Je me souviens avoir couru dans la neige descendant les collines d’Abisko au nord de la Suède, je me souviens des nuits passées à arpenter le pavé humide de Bruxelles à trois ans d’intervalle avec des donnes si différentes, je me souviens avoir contemplé chaque matin un monde nouveau en prenant mon café depuis mon balcon de Shanghai et puis tous ces voyages… Je me souviens des capitales du nord de l’Europe, de l’élégante Stockholm, la triste Oslo, la dynamique Copenhague et puis les pays baltes si uniques dans leurs identités, l’Irlande tout en mystères et variations, l’intérieur des terres chinoises en immensité vallonnées et le regard de ses habitants, je me souviens du joyau méditerranéen de Malte, des ballades italiennes  et bien des choses encore.

Je me souviens de tant de personnes, des portraits en rafales défilent derrière mes yeux, alors je vois les leurs. Ils me disent tout, m’expliquent, me montrent, m’écoutent, s’emportent, me touchent, m’ignorent, me frôle, me crient, m’embrassent, me sourient, pleurent sur mon épaule… Ils sont une valse à mille paradigmes, ils sont de tous les pays, ils ont un passé et des espérances, ils m’ont montré le meilleur et le pire, ils ont vécu à mes côtés.
De certains je garde quelque chose de fort en moi, leur empreinte fut plus profonde, ils m’ont construit, m’ont guidé, m’ont changé, ils ont fait ce que je suis en cet instant.

Je me souviens de bagages fait et défaits, dix fois, cent fois, de bus, d’avions, de voitures louées, de taxis, de chiens de traîneaux, quelques motos, de marches interminables… Je me souviens d’heures d’attentes dans les gares, les aéroports ou au bord de la route.
Je me souviens de mes pas qui créaient d’éphémères dessins dans le sable et la boue, si anonymes sur le bitume des villes.

Je vous écris depuis ma nouvelle adresse, à quelques jours de mon anniversaire, j’ai l’habitude de faire le point. J’aime bien revenir en arrière, revivre le vécu, disséquer quelques tranches de vies. Sans nostalgie envahissante, ni regrets, ni remords, juste en paix.

Je me souviens que de mon nouveau toit on peut admirer le fleuve, qu’ici il est bientôt l’heure de déjeuner et que vendredi a toujours été mon jour préféré, bonne journée !

lundi 21 octobre 2013

XII Encuentro Internacional Poetas y Narradores De las Dos Orillas - II Congreso Americano de Literatura


Le livre de l’évènement, dans lequel figurent deux de mes poèmes.

C'est avec ce nom à rallonge que je titre cet article pour vous raconter un peu ce que j'ai vécu au cours de ces 10 derniers jours. Alors voila, comme chaque année depuis 2006, la mère de Magda et son conjoint Alfredo (tous deux poètes et écrivains) organisent un grand rassemblement d'auteurs de poésie et nouvelles à Punta del Este. Plus de 70 auteurs de toute l’Amérique Latine et d'Espagne (17 pays au total) se sont donc donnés rendez-vous en bordure du bas-du-monde, à quelques pas du sable fin de la Playa Mansa de Punta del Este.


Toute l'équipe d'organisation, mise à rude épreuve mais toujours dans la bonne humeur 


Le stand Botella al Mar

Tout cela nécessitant une grande organisation, nous avons été bien occupé durant 10 jours, avec lever à l'aube et rarement couchés avant minuit. S'occuper des stands de vente, préparer les packs de bienvenue, régler tous les paiements, s'assurer du respect de l'emploi du temps chargé voici quelques unes des nombreuses missions que nous avons eu à réaliser. L'équipe a été vraiment super et on a bien ri durant tout l’évènement, de belles personnes que je reverrai pour sûr.



Au programme de cet édition, tables de lecture, présentation de livres et conférences

Cet évènement m'a aussi ouvert les yeux sur une communauté que je ne connaissais pas. J'ai pu rencontrer des auteurs et des poètes de très grand talent qui m'ont touchés par leurs mots. J'ai également eu l'occasion de discuter avec eux, de découvrir leur simplicité derrière leur génie, leur gentillesse derrière leur folie créatrice. De plus cela m'a permis de me comparer à eux, de lire mes travaux en espagnol et en français devant des dizaines de poètes, des centaines de livres publiés et des milliers de vers.


A la radio avec le journaliste Washington Ferdinand et l'écrivaine argentine Andrea Fontan

Le congrès s'est aussi ouvert sur le monde. J'ai eu l'opportunité de parler de pourquoi j'écrivais et de poésie dans un lycée. Cette expérience a été très forte, sentir tous ces adolescents écouter (à ma grande surprise) très attentivement ce que l'on venait leur dire. Une fois sortis de la salle, beaucoup sont venus nous voir pour nous présenter ce qu'ils écrivaient eux aussi avec beaucoup d'émotion.



En direct sur Canal 7

J'ai aussi pu me frotter aux médias avec un passage sur Radio Maldonado (avec une pression supplémentaire sachant que mes parents écoutaient!) et deux passages en direct à la télé sur Canal 7 et dans l'émission "Una mirada al este" sur le Canal 30. Des premières pour moi là aussi, mais j'ai plutôt bien réussi l'exercice.



Le château de Piría

Le dernier jour, après une visite très intéressante de la ville de Piríapolis pleine de mystères et de légendes, c'est avec la tête pleine de souvenirs et le sommeil en bandoulière que nous avons rejoins notre Home sweet home.

lundi 7 octobre 2013

Images



Monk, le chat de la maison

Les jours se suivent sans se ressembler. Souvent très occupés, à la fois longs et passant très vite. Des images défilent et se bousculent devant mes yeux, sans toujours avoir le temps de les analyser. Ma vision de la ville se fait quand même plus claire, des axes m’apparaissent, des itinéraires me deviennent familier. Et chaque jour je découvre de nouveaux quartiers, de nouveaux endroits, la variété de Montevideo.


L’installation nous a fait du bien, de quoi recommencer doucement une routine et peu à peu les choses se tassent et s’apaisent. La liste des choses à faire en arrive à ses dernières lignes. Je prends mes nouvelles habitudes, les joggings tardifs avec un ami le long de la Rambla, alimenter le feu dans la cheminée, étendre le linge et observer les couleurs du ciel sur le toit…


Navire de marchandises sur le Rio de la Plata


"Au large les barges se gondolent dans le roulis
Ici on jouit du clapotis
Du bord de mer dans son jacuzzi
Du premier jet j'ai tout gardé
Puis j'ai mélangé, le léger, le corsé.
J'écume"




Image du port


En bref, la vie s’installe agréablement et chaque jour supplémentaire nous permet de nous ancrer un peu plus dans le pays et dans notre nouvelle vie. Le printemps semble être arrivé depuis hier seulement, on espère que ça va tenir !


Un déménagement à l'Uruguayenne


Tout au long de l’article, des images prises ces dernières semaines, en vrac.



Ci-dessus : Journées du patrimoine

Ci-dessous : Grand marché / brocante en plein air, s'étendant sur des dizaines de rues







mardi 1 octobre 2013

Enfin installés !



Notre maison !



Hier était un grand soir ! Après trois semaines de travaux, notre domicile était enfin prêt à nous accueillir. Durant ce mois de septembre, il a fallu (ou faire faire selon l’activité) construire une cloison, poser du parquet, repeindre, transporter et monter des meubles, parler éclairage et eau chaude, faire des allers-retours incessants à Mr bricolage (oui oui ils ont aussi Mr Bricolage ici) et consorts, des heures de ménage ces derniers jours…  Mais voila à un chauffe-eau et une paire de rideaux près l’ensemble était prêt ! 


En un mois j’aurais bien perfectionné mon vocabulaire de bricolage et de chantier, en espagnol bien sur !


Voici donc en exclusivité les premières images de notre logement dans le quartier de Punta Carretas. Nous vivons dans une maisonnette, derrière la maison occupée par le frère de Magda et deux amis à lui, séparés par un grand patio. A une centaine de mètres de la Rambla, deux minutes à pieds d’un grand shopping, on aperçoit même la mer au bout de la rue lorsqu’on est sur le toit. Le quartier est calme, on entend les oiseaux au matin, il y a de la place pour manger dehors et on à même une grande cheminée dedans !



Vous noterez que le rangement n'était pas encore terminé !

Hier nous avons testé l’étendage sur le toit et bien sûr nous l’avons fait une heure avant que la pluie ne tombe à verse ! Mais ce matin le soleil est réapparu amenant avec lui la sécheresse des tissus et la douceur de vivre.  Balayer le patio, nettoyer les vitres, du rangement, nous en sommes à l’étape des finitions, soulagés de retrouver un lieu à nous après plus d’un mois à droite et à gauche. On va pouvoir reprendre tranquillement notre vie et nos habitudes et en plus, l’eau chaude vient d’arriver !


Le jardin pour l'heure est lui aussi un peu en chantier, en face la maison du frère de Magda et à droite, bien sûr, le barbecue que l'on devine.