Uruguay

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samedi 17 septembre 2016

La ciudad de la furia



           
Il y a des morceaux qui un jour, sans prévenir, alors que vous l'avez entendu des dizaines de fois, finissent par vous marquer. Est-il passé à la radio au moment opportun, quelle occasion attendait-il pour s'offrir alors réellement à moi? Mais surtout, qu'est ce qui fait que cette fois-là par rapport aux autres il se passe quelque-chose? 

Et bien voilà, ça m'est de nouveau arrivé, l'autre soir en rentrant du travail, longeant ce magnifique estuaire, alors qu'une version longue de "La ciudad de la Furia" passait sur les ondes de la radio. Dans ma voiture, les conversations se turent l'espace de six minutes, comme une courte messe.

La ciudad de la furia, déjà c'est le titre qui vous marque d'emblée, puis le paroles, qui nous parlent, qui me parlent énormément "Me veras volar, por la ciudad de la furia, donde nadie sabe de mi, y yo soy parte de todos.". Même si il s'agit d'une chanson sur Buenos Aires, je me replonge toujours à Shanghai. Cette chanson appelle au souvenir, de ces grandes villes qui déshumanisent et qui fascinent en même temps. 


Puis vient la personification de la ville, sorte de géant qui interagit avec chacun de ses habitants : "Me dejaras dormir al amanecer entre tus piernas". Alors oui, j'aime cette chanson qui correspond aux sujets qui m'interpellent et sur lesquelles j'aime écrire, mais le mieux, me semble t’il, est que vous l’écoutiez !


"Me veras volar
por la ciudad de la furia
donde nadie sabe de mi
y yo soy parte de todos.

Nada cambiara
con un aviso de curvas
ya no hay fabulas
en la ciudad de la furia

Me veras caer
como un ave de presa
me veras caer
sobre terrazas desiertas
te desnudare
por las calles azules
me refugiare
antes que todos despierten

Me dejaras dormir al amanecer
entre tus piernas
entre tus pirenas

Sabras ocultarte bien
y desaparecer
entre la niebla
entre la niebla
un hombre aladao
extraña la tierra

Me veras volar por la ciudad de la furia
donde nadie sabe de mi
y yo soy parte de todos

Con la luz del sol
se derriten mis alas
solo encuentro en la obscuridad
lo que me une
con la ciudad de la furia

Me veras caer
como una flecha salvaje
me veras caer
entre vuelos fugaces
Buenos Aires se ve
tan susceptible
ese destino de furia es
lo que sus caras persisten

Me dejaras dormir al amanecer
entre tus piernas
entre tus piernas

Sabras ocultarte bien
y desaparecer
entre la niebla
entre la niebla
un hombre alado
extraña la noche"

samedi 4 juin 2016

Toujours vivant(s)



Longtemps que je ne vous ai pas écrit, je sais, les semaines filent, passent et s’accumulent derrière soi. L’eau coule sous les ponts, de Paris ou d’ailleurs, les cadrans n’arrêtent jamais leur marche en avant, ne rattrapant rien de plus qu’un peu de temps perdu, qu’une courte avance. Le soleil s’est levé, dix fois cent fois, toujours depuis l’Est face à la baie vitrée, celle-là même où je bois mon café et les nuits toujours servirent d’épilogue aux journées bien chargées.


Mais tout va bien, rassurez-vous comme le dit Renaud, toujours debout, toujours la banane. Juste moins le temps d’écrire sur le blog, j’écris des nouvelles depuis quelques mois, je fais des progrès en guitare, on se prépare des bons petits plats pour passer les jours d’automne, j’ai même été surfer dans l’océan malgré le froid la semaine dernière.


Et puis depuis ici on regarde le monde et plus particulièrement la France, on voit les gens dans la rue, la violence, la montée des extrême à l’instar d’autres pays d’Europe, un gouvernement dépassé depuis longtemps, une opposition corrompue jusqu’à l’os, pas d’alternative ou seulement des mouvements probablement sans futur… ce n’est pas réjouissant, dur de décerner ne serait-ce qu’une once, une infime lueur d’espoir.


La France serait-elle trop politisée ? On en parle trop, on en fait trop, des heures et des heures d’antennes pour rabâcher les même discours, discours de la peur ou discours façon Coué, tout est image, paraître, pour gagner quelques points dans les sondages, gagner en influence, se montrer, être omniprésent, entrer de façon indélébile dans le crâne des concitoyens. Je suis heureux d’être loin de tout ça, de n’entendre qu’une infime partie du marasme, il faut en sortir pour se préserver.


Alors s’il vous plaît, n’oubliez pas de regarder ailleurs, la beauté est au coin de la rue, même dans les yeux des manifestants, mais ne regardez ni les pancartes ni les réponses des agresseurs et des agressés, posez vos yeux sur la beauté, sur l’amitié et l’amour, sur vos proches. N’oubliez pas le lien qui vous unit aux autres et libérez-vous des pensées du pavé et du pavé dans la mare, promenez-vous en regardant les choses d’une autre manière et éteignez les télés, les radios et les journaux. Désintéressez-vous de tout ça, le monde vous le rendra bien. 



Comme chante Raphaël, « et dans 150 ans, on s’en souviendra pas, de ta première ride, de nos mauvais choix, de la vie qui nous baise, de tous ces marchands d’armes, des type qui votent les lois, là-bas, au gouvernement. ».

On nous dit de courir après le sens de la vie, de courir après le bonheur, oubliez ça aussi, enlevez ses habits que l’on veut vous faire porter, déshabillez-vous et vivez comme vous l’entendez. Ne perdez pas la flamme qui brûle au fond de vous, faites ce qui vous inspire, ce qui vous attire et laissez venir les choses, laissez la place à l’incertitude, n’essayez pas de tout contrôler, ce qui doit arriver arrivera et sinon tant pis. « Lo que sucede, conviene » disent les gens ici et je crois qu’ils ont raison. D’ailleurs ils ne s’intéressent pas trop à toute les choses que je mentionnais un peu plus haut, du coup ils vivent le cœur plus léger !

Pour ma part, je crois qu’il est là l’espoir !


samedi 19 mars 2016

Estancia Finca Piedra




L'Uruguay est le pays idéal pour déconnecter, se reposer, appréhender la vie autrement. Les estancias touristiques, comme celle de Finca Piedra, en sont l'exemple même. 



Passer quelques jours là bas, entre ballades à cheval, à vélo, piscine, farniente...  


... vous pourrez aussi 
le (bon) vin produit sur place et bien manger, nourrir les animaux (Nandus, Carpinchos, Oies)... 



...le temps ralenti, le cerveau se vide, plaisir assuré!








samedi 30 janvier 2016

Carnaval 2016, Diablos verdes

L'air de rien, cela fait déjà dix jours que le carnaval à commencé en Uruguay! Comme vous le savez peut-être, le carnaval de Montevideo est le plus long du monde, il s'étend de fin janvier à début Mars.


Il se compose de plusieurs grands défilés de rues, le défilé inaugural qui regroupe tous les participants du Carnaval (murgas, humouristes, negros y lubolos, los cabezudos, de nombreux chars et même les reines du carnaval élues chaque année), le défilé de llamadas durant lequel des milliers de tambours jouent au rythme du Candombe et font vibrer la ville au cœur de ses quartiers populaires : Palermo et Barrio Sur. Il se compose aussi de dizaines d'événements qui se jouent dans les tablados : humoristes, parodistes et aussi murgas!

Rappelez vous, je vous en avais parlé il y a déjà deux ans
: http://lavidauruguaya.blogspot.com.uy/2014/02/carnaval.html


Je ne suis pas un grand fan de murga, mais l'autre soir, en rentrant du foot, je suis tombé sur "Diablos verdes" et je suis resté scotché! Pendant 40 minutes, en reprenant des musiques populaires remixées en murga, ils traitent de tous les sujets qui ont fait l'actualité en Uruguay en 2015 : grève des enseignants, arrivée d'Uber, le renvoi d'un entraîneur de foot emblématique, soja transgénique, eau polluée, inflation...

Enfin je vous laisse découvrir ainsi une facette de ce qui fait la culture populaire uruguayenne!


dimanche 6 décembre 2015

Musiques : 4 pesos de propina


Après l'onirisme de No Te Va Gustar, la certitude du réel du Cuarteto de nos, il me manquait l'âme latine et la poésie urbaine dans la gamme des groupes uruguayens, mais c'est bon, j'ai trouvé et je ne m'en lasse pas!
4 pesos de propina, un groupe indépendant qui agite la scène locale et qui monte, on a eu la chance de les voir dans la magnifique antre du Teatro de Verano!


4 pesos, c'est Montevideo, les petites rues ensoleillées, les matins d'hiver et les soirs d'été dans cette maldita ciudad! C'est la poésie de celui qu'on a à l'intérieur, le spectateur au fond de nous, qui nous agite et nous accompagne. 4 pesos c'est une bonne dose de bonne humeur, des rythmes entraînants, en somme : c'est irrésistible!


Ils m'accompagnent le matin dans la voiture en allant au boulot, le soir en rentrant, vous l'aurez compris, en ce moment ils tournent en boucle de part chez nous!









lundi 23 novembre 2015

Rosario, Argentina





Prendre la route à cinq heures du matin, mettre le cap à l'Ouest, dépasser le port puis les lumières du Cerro et tracer tout droit vers l'Argentine. Très peu de voitures sur la route, on avance bien et la campagne peu à peu s'ouvre à nous, les innombrables vols d'oiseaux croisent notre voiture, on entend les coqs se lever et les vaches nous regardent mollement passer alors que le paysage défile en continu.





Champs et petites forêts succèdent aux zones industrielles et le soleil continue tranquillement sa course nous offrant le plaisir des brumes matinales dans la fraîcheur du matin, la rosée peu à peu se dissipe. Et puis vint l'inévitable station service, j'aime ces stations perdues au milieu d'une longe route, ça me fait penser à un tableau d'Hopper, à ce point d'ancrage après avoir avalé des dizaines de bornes sur les route américaines. Ici ça nous laisse le temps de boire un maté, de respirer la pureté de l'air avant de repartir, la route est encore longue.




Après de nombreuses routes plus petites et moins bien entretenues, on arrive face à la frontière Argentine, une fois les démarches accomplies on franchit un grand pont au dessus du Rio Uruguay.

On rejoint Rosario en passant les villes aux noms étranges de Gualeguaychù, Gualeguay et Victoria, de petites villes industrielles plutôt laides et enfin des marécages à perte de vue des deux côtés de la route, une soixantaine de kilomètres constitués de route et de ponts qui nous permettent d'enjamber le Parana, nous somme à Rosario!








Des immeubles un peu plus haut qu'à Montevideo, un trafic plus chaotique (les feux pas toujours respectés, les priorités et stop quasiment jamais!), mais nous arrivons sans encombre chez nos hôtes, la cousine de Magda.



Depuis l’appartement on voit toute la ville et même le fleuve en contrebas, l'architecture est typique des grandes villes sud-américaines, désordonnée, des belles maisons anciennes côtoient des buildings modernes, des bâtiments prestigieux se retrouve collées à des immeubles décrépis. Qu'importe, cette ville est le berceau d'Argentins tels que Che Guevara, le chanteur Fito Paez, des footballeurs Lionel Messi, Di Maria, Mascherano et bien sur d'el Loco Bielsa!






On nous emmène voir le Monumento de la Bandera qui est l’emblème de la ville et du haut duquel on aperçoit le fleuve et la grande esplanade du centre ville. Et puis on flâne dans les rues à un bon rythme. Le soir la ville s'anime, les gens font souvent la queue pour entrer au restaurant, la cuisine et les bars de style américain y sont plus en vogue qu'en Uruguay!











Le lendemain en nous promenant au bord du fleuve on en apprend plus sur la vie passée du port fluviale, on fait un tour en vélo sur les berges, quelques pêcheurs, une barge passe avec sa cargaison de voiture, lentement... Quand la nuit tombe, la magie opère, les immeubles s'allument peu à peu, se parent de leurs habits de soirée, une autre nuit, une autre aventure...


samedi 14 novembre 2015

Des insoumis!



J’ai eu cette chance, cette chance infinie, d’aller à l’école en France.

D’avoir pour camarades de classe des Mohamed, des Trahn-Duc, des M’Bami, des Hernandez, mais aussi des Charles, Marie, Nicolas… Oui, j’ai eu cette chance d’être né dans ce pays qui dès notre plus jeune âge nous ouvrait le crâne, pas pour nous laver le cerveau, simplement pour nous ouvrir l’esprit, nous dire que rien ne nous différenciait, que nous étions tous égaux,  nous étions des enfants, nous courrions, riions et nous disputions ensemble. Nous vivions l’un à côté de l’autre, insensibles à ce qui pouvait nous éloigner.  

Puis on a grandi, dans les mêmes villes, le même pays avec les même droits et toujours avec cette liberté qui est notre devise, tous égaux, des frères, une grande famille.

Nous avions des rêves et des ambitions différentes, mais depuis longtemps nous savions déjà que la différence c’est la vie, les différences sont notre force, elles ne font pas peur, elles inspirent.
Alors, tous différents et tellement semblable par nos valeurs, on se réunissait, dans la rue un soir de Juillet 98, pour marcher contre la haine de l’autre en 2002, pour défendre nos idéaux et notre intégrité en 2015.

On apprit à gagner ensemble. On apprit à perdre ensemble.

A se soutenir, ne jamais baisser les bras, voir l’avenir comme un soleil radieux et le présent comme une chance.

Ce sens commun, cette somme de toutes nos différences nous rend uniques, indivisibles.

Ensemble nous sommes la vie, nous sommes forts, ensemble nous sommes cette vague insubmersible qui inonde la Terre et que rien ne peut arrêter.

Et c’est pour ça qu’ils ne gagneront pas. 

Et puis Gainsbarre criait « Je suis un insoumis », alors soyons Serge, Paul, Shahrazade, Omar, Catalina. Soyons insoumis, soyons ce que la France sait faire de mieux. 

On apprit à gagner ensemble.

Et c’est pour ça qu’ils ne gagneront pas.