J’ai eu cette chance, cette chance infinie, d’aller à
l’école en France.
D’avoir pour camarades de classe des Mohamed, des Trahn-Duc,
des M’Bami, des Hernandez, mais aussi des Charles, Marie, Nicolas… Oui, j’ai eu
cette chance d’être né dans ce pays qui dès notre plus jeune âge nous ouvrait
le crâne, pas pour nous laver le cerveau, simplement pour nous ouvrir l’esprit,
nous dire que rien ne nous différenciait, que nous étions tous égaux, nous étions des enfants, nous courrions,
riions et nous disputions ensemble. Nous vivions l’un à côté de l’autre,
insensibles à ce qui pouvait nous éloigner.
Puis on a grandi, dans les mêmes villes, le même pays avec
les même droits et toujours avec cette liberté qui est notre devise, tous
égaux, des frères, une grande famille.
Nous avions des rêves et des ambitions différentes, mais
depuis longtemps nous savions déjà que la différence c’est la vie, les
différences sont notre force, elles ne font pas peur, elles inspirent.
Alors, tous différents et tellement semblable par nos
valeurs, on se réunissait, dans la rue un soir de Juillet 98, pour marcher
contre la haine de l’autre en 2002, pour défendre nos idéaux et notre intégrité
en 2015.
On apprit à gagner ensemble. On apprit à perdre ensemble.
A se soutenir, ne jamais baisser les bras, voir l’avenir
comme un soleil radieux et le présent comme une chance.
Ce sens commun, cette somme de toutes nos différences nous
rend uniques, indivisibles.
Ensemble nous sommes la vie, nous sommes forts, ensemble nous
sommes cette vague insubmersible qui inonde la Terre et que rien ne peut
arrêter.
Et c’est pour ça qu’ils ne gagneront pas.
Et puis Gainsbarre criait « Je suis un insoumis »,
alors soyons Serge, Paul, Shahrazade, Omar, Catalina. Soyons insoumis, soyons
ce que la France sait faire de mieux.
On apprit à gagner ensemble.
Et c’est pour ça qu’ils ne gagneront pas.
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