Uruguay

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samedi 4 juin 2016

Toujours vivant(s)



Longtemps que je ne vous ai pas écrit, je sais, les semaines filent, passent et s’accumulent derrière soi. L’eau coule sous les ponts, de Paris ou d’ailleurs, les cadrans n’arrêtent jamais leur marche en avant, ne rattrapant rien de plus qu’un peu de temps perdu, qu’une courte avance. Le soleil s’est levé, dix fois cent fois, toujours depuis l’Est face à la baie vitrée, celle-là même où je bois mon café et les nuits toujours servirent d’épilogue aux journées bien chargées.


Mais tout va bien, rassurez-vous comme le dit Renaud, toujours debout, toujours la banane. Juste moins le temps d’écrire sur le blog, j’écris des nouvelles depuis quelques mois, je fais des progrès en guitare, on se prépare des bons petits plats pour passer les jours d’automne, j’ai même été surfer dans l’océan malgré le froid la semaine dernière.


Et puis depuis ici on regarde le monde et plus particulièrement la France, on voit les gens dans la rue, la violence, la montée des extrême à l’instar d’autres pays d’Europe, un gouvernement dépassé depuis longtemps, une opposition corrompue jusqu’à l’os, pas d’alternative ou seulement des mouvements probablement sans futur… ce n’est pas réjouissant, dur de décerner ne serait-ce qu’une once, une infime lueur d’espoir.


La France serait-elle trop politisée ? On en parle trop, on en fait trop, des heures et des heures d’antennes pour rabâcher les même discours, discours de la peur ou discours façon Coué, tout est image, paraître, pour gagner quelques points dans les sondages, gagner en influence, se montrer, être omniprésent, entrer de façon indélébile dans le crâne des concitoyens. Je suis heureux d’être loin de tout ça, de n’entendre qu’une infime partie du marasme, il faut en sortir pour se préserver.


Alors s’il vous plaît, n’oubliez pas de regarder ailleurs, la beauté est au coin de la rue, même dans les yeux des manifestants, mais ne regardez ni les pancartes ni les réponses des agresseurs et des agressés, posez vos yeux sur la beauté, sur l’amitié et l’amour, sur vos proches. N’oubliez pas le lien qui vous unit aux autres et libérez-vous des pensées du pavé et du pavé dans la mare, promenez-vous en regardant les choses d’une autre manière et éteignez les télés, les radios et les journaux. Désintéressez-vous de tout ça, le monde vous le rendra bien. 



Comme chante Raphaël, « et dans 150 ans, on s’en souviendra pas, de ta première ride, de nos mauvais choix, de la vie qui nous baise, de tous ces marchands d’armes, des type qui votent les lois, là-bas, au gouvernement. ».

On nous dit de courir après le sens de la vie, de courir après le bonheur, oubliez ça aussi, enlevez ses habits que l’on veut vous faire porter, déshabillez-vous et vivez comme vous l’entendez. Ne perdez pas la flamme qui brûle au fond de vous, faites ce qui vous inspire, ce qui vous attire et laissez venir les choses, laissez la place à l’incertitude, n’essayez pas de tout contrôler, ce qui doit arriver arrivera et sinon tant pis. « Lo que sucede, conviene » disent les gens ici et je crois qu’ils ont raison. D’ailleurs ils ne s’intéressent pas trop à toute les choses que je mentionnais un peu plus haut, du coup ils vivent le cœur plus léger !

Pour ma part, je crois qu’il est là l’espoir !