Uruguay

Uruguay

dimanche 6 décembre 2015

Musiques : 4 pesos de propina


Après l'onirisme de No Te Va Gustar, la certitude du réel du Cuarteto de nos, il me manquait l'âme latine et la poésie urbaine dans la gamme des groupes uruguayens, mais c'est bon, j'ai trouvé et je ne m'en lasse pas!
4 pesos de propina, un groupe indépendant qui agite la scène locale et qui monte, on a eu la chance de les voir dans la magnifique antre du Teatro de Verano!


4 pesos, c'est Montevideo, les petites rues ensoleillées, les matins d'hiver et les soirs d'été dans cette maldita ciudad! C'est la poésie de celui qu'on a à l'intérieur, le spectateur au fond de nous, qui nous agite et nous accompagne. 4 pesos c'est une bonne dose de bonne humeur, des rythmes entraînants, en somme : c'est irrésistible!


Ils m'accompagnent le matin dans la voiture en allant au boulot, le soir en rentrant, vous l'aurez compris, en ce moment ils tournent en boucle de part chez nous!









lundi 23 novembre 2015

Rosario, Argentina





Prendre la route à cinq heures du matin, mettre le cap à l'Ouest, dépasser le port puis les lumières du Cerro et tracer tout droit vers l'Argentine. Très peu de voitures sur la route, on avance bien et la campagne peu à peu s'ouvre à nous, les innombrables vols d'oiseaux croisent notre voiture, on entend les coqs se lever et les vaches nous regardent mollement passer alors que le paysage défile en continu.





Champs et petites forêts succèdent aux zones industrielles et le soleil continue tranquillement sa course nous offrant le plaisir des brumes matinales dans la fraîcheur du matin, la rosée peu à peu se dissipe. Et puis vint l'inévitable station service, j'aime ces stations perdues au milieu d'une longe route, ça me fait penser à un tableau d'Hopper, à ce point d'ancrage après avoir avalé des dizaines de bornes sur les route américaines. Ici ça nous laisse le temps de boire un maté, de respirer la pureté de l'air avant de repartir, la route est encore longue.




Après de nombreuses routes plus petites et moins bien entretenues, on arrive face à la frontière Argentine, une fois les démarches accomplies on franchit un grand pont au dessus du Rio Uruguay.

On rejoint Rosario en passant les villes aux noms étranges de Gualeguaychù, Gualeguay et Victoria, de petites villes industrielles plutôt laides et enfin des marécages à perte de vue des deux côtés de la route, une soixantaine de kilomètres constitués de route et de ponts qui nous permettent d'enjamber le Parana, nous somme à Rosario!








Des immeubles un peu plus haut qu'à Montevideo, un trafic plus chaotique (les feux pas toujours respectés, les priorités et stop quasiment jamais!), mais nous arrivons sans encombre chez nos hôtes, la cousine de Magda.



Depuis l’appartement on voit toute la ville et même le fleuve en contrebas, l'architecture est typique des grandes villes sud-américaines, désordonnée, des belles maisons anciennes côtoient des buildings modernes, des bâtiments prestigieux se retrouve collées à des immeubles décrépis. Qu'importe, cette ville est le berceau d'Argentins tels que Che Guevara, le chanteur Fito Paez, des footballeurs Lionel Messi, Di Maria, Mascherano et bien sur d'el Loco Bielsa!






On nous emmène voir le Monumento de la Bandera qui est l’emblème de la ville et du haut duquel on aperçoit le fleuve et la grande esplanade du centre ville. Et puis on flâne dans les rues à un bon rythme. Le soir la ville s'anime, les gens font souvent la queue pour entrer au restaurant, la cuisine et les bars de style américain y sont plus en vogue qu'en Uruguay!











Le lendemain en nous promenant au bord du fleuve on en apprend plus sur la vie passée du port fluviale, on fait un tour en vélo sur les berges, quelques pêcheurs, une barge passe avec sa cargaison de voiture, lentement... Quand la nuit tombe, la magie opère, les immeubles s'allument peu à peu, se parent de leurs habits de soirée, une autre nuit, une autre aventure...


samedi 14 novembre 2015

Des insoumis!



J’ai eu cette chance, cette chance infinie, d’aller à l’école en France.

D’avoir pour camarades de classe des Mohamed, des Trahn-Duc, des M’Bami, des Hernandez, mais aussi des Charles, Marie, Nicolas… Oui, j’ai eu cette chance d’être né dans ce pays qui dès notre plus jeune âge nous ouvrait le crâne, pas pour nous laver le cerveau, simplement pour nous ouvrir l’esprit, nous dire que rien ne nous différenciait, que nous étions tous égaux,  nous étions des enfants, nous courrions, riions et nous disputions ensemble. Nous vivions l’un à côté de l’autre, insensibles à ce qui pouvait nous éloigner.  

Puis on a grandi, dans les mêmes villes, le même pays avec les même droits et toujours avec cette liberté qui est notre devise, tous égaux, des frères, une grande famille.

Nous avions des rêves et des ambitions différentes, mais depuis longtemps nous savions déjà que la différence c’est la vie, les différences sont notre force, elles ne font pas peur, elles inspirent.
Alors, tous différents et tellement semblable par nos valeurs, on se réunissait, dans la rue un soir de Juillet 98, pour marcher contre la haine de l’autre en 2002, pour défendre nos idéaux et notre intégrité en 2015.

On apprit à gagner ensemble. On apprit à perdre ensemble.

A se soutenir, ne jamais baisser les bras, voir l’avenir comme un soleil radieux et le présent comme une chance.

Ce sens commun, cette somme de toutes nos différences nous rend uniques, indivisibles.

Ensemble nous sommes la vie, nous sommes forts, ensemble nous sommes cette vague insubmersible qui inonde la Terre et que rien ne peut arrêter.

Et c’est pour ça qu’ils ne gagneront pas. 

Et puis Gainsbarre criait « Je suis un insoumis », alors soyons Serge, Paul, Shahrazade, Omar, Catalina. Soyons insoumis, soyons ce que la France sait faire de mieux. 

On apprit à gagner ensemble.

Et c’est pour ça qu’ils ne gagneront pas.  

samedi 24 octobre 2015

Journées du patrimoine



Ici aussi une fois par an sont célébrées les journées du patrimoine. L'occasion d'entrer dans des monuments et des maisons d'habitude fermés au public et de découvrir ou redécouvrir les perles du patrimoine historique et culturel de l'Uruguay.



Cette année nous avons décidé d'aller faire un tour au "Prado", un quartier dans lequel l’aristocratie uruguayenne construisit de nombreuses résidences secondaires à partir de la fin du XIXe siècle.








Le jardin botanique du Prado, qui était anciennement parti de la propriété d'un riche homme d'affaire uruguayen né en France. 



Détails sur le toit du musée Juan Manuel Blanes, un peintre uruguayen célèbre pour ses fresques historiques et ses représentations des habitants du Rio de la Plata (gauchos, aristocrates, la fièvre jaune à Buenos Aires...)


Los 33 orientales, oeuvre majeure du peintre tout juste restaurée.

samedi 15 août 2015

Musiques : El Cuarteto de Nos


Plus de trente ans d'existence. Autrement dit, les membres écrivaient leurs premières chansons avant même que j'apparaisse, l'année de ma naissance ils tournaient dans tout le paisito et deux ans plus tard traversaient pour la première fois l'immense estuaire pour se produire en Argentine.

Ils connurent le succès lorsque je fréquentais l'école primaire de château-sec; l'année où la France devient championne du monde de football, ils sortaient leur premier disque après la polémique générée par leur single «El día que Artigas se emborrachó» qui vit le pays rouvrir la porte pour une première et dernière fois à la censure musicale depuis la fin de la dictature.

Quand j'entrais au lycée, ils retrouvaient leur gloire d'antan, pendant mes études supérieurs ils multipliaient les succès et les tournées en amérique-latine mais il a fallu que je pose moi même mes pieds sur ce pays pour les découvrir enfin et qu'ils sortent leur dernier album que j'écoute sans cesse : "Habla tu espejo". Il ne me reste plus qu'à aller les applaudir, j'espère dans les mois qui viennent.

Dedans on y trouve un single qui me fait penser à certains groupes de rock alternatifs britanniques...



...une reprise à la sauce uruguayenne d'une vieille chanson irlandaise...



...une belle chanson sur la maladie d'Alzheimer...



Et puis si vous voulez tout écouter : voila!


samedi 8 août 2015

Los Teros



L'Uruguay est indéniablement un pays de football. Les gens parlent, dorment, mangent et vivent football. Dans la demi-heure d'information matinale la répartition se fait généralement ainsi : 15 minutes d'information nationale, 10 minutes de football, 1 minute d'information internationale, 4 minutes de météo.




Difficile dans tout ça pour les autres sports de se faire une place, ils se disputent généralement une minute de programme en pagaille pendant les Juegos Panamericanos ou les jeux olympiques.

Malgré tout, l'Uruguay disputera bien la prochaine coupe du monde de Rugby  et ceux pour la troisième fois de leur histoire. Composé essentiellement d'amateurs (il y a bien 3-4 joueurs vivants de leur passion dans les deux premières divisions françaises), les Teros ont décroché leur billet pour l'Angleterre face à Hong Kong puis contre la Russie.



Et alors vous me direz, c'est quoi un Tero. Le Tero est un oiseau que l'on trouve partout en Uruguay, il est d'ailleurs considéré comme l'oiseau national. Des pattes fines, l’œil affûté et toujours prêt à attaquer si vous vous approchez de ces œufs, il poussera alors des cris, déploiera ses ailes et ouvrira grand son bec!



De quoi faire peur aux adversaires de l'Uruguay à la coupe du Monde?
Pas vraiment... dans le groupe de l'Australie, l'Angleterre, le pays de Galles et les Fidjis, autant dire que les défaites 100-0 devraient être monnaie courante!



Mais qu'importe, l'Uruguay sera bien là, représenté par ces valeureux teros qui laisseront pendants quelques semaines leurs professions ou leurs occupations par fierté et par amour de ce sport.



On a pu assister à leur match d'au-revoir face à l'Argentine (équipe C) qui se solda par une victoire
 des teros 30-26.

Orientales, la Patria o la tumba...

samedi 25 juillet 2015

Un samedi matin


Il est suffisamment rare de devoir se lever tôt un samedi matin pour ne pas en profiter et sortir faire quelques photos. Tous les matins en allant au boulot j'ai le droit au spectacle du soleil se levant sur le Rio de la Plata, impossible de ne garder les yeux que sur la route! Malheureusement je n'ai pas le temps de m'attarder et encore moins de pouvoir dégainer mon appareil!

Aujourd'hui j'ai donc longé la Rambla en voiture en allant vers l'Est et ai finalement pu prendre quelques photos... la prochaine fois je compte plutôt le faire en vélo (pour avoir plus de points de vue) et une heure plus tôt histoire de choper l'heure bleue!














lundi 11 mai 2015

Semaine de Clásico



Ce weekend, à Montevideo se déroulera l'affiche tant attendue Peñarol - Nacional (l'équivalent d'OM - PSG en France)!

Je suis récemment tombé sur ce documentaire (en espagnol pour que vous fassiez des progrès!) qui montre bien l'embrasement d'une ville avant ce type d’événement, la ferveur des supporters et l'importance de ce sport en Uruguay. Ils en ont profité pour passer en revue certaines attractions touristiques de Montevideo, que demander de plus !

samedi 9 mai 2015

Weekend à la campagne


On the road...

De temps à autre, il est bon de quitter la capitale et le bord de mer pour aller se perdre dans les chemins de campagne, les champs et les pâturages à perte de vue, qui constituent l'essentiel du territoire national.


... again



Villa Serrana


Nous avons donc mis le cap au Nord-est de Montevideo en ce weekend de premier mai, direction Villa Serrana. Située dans le département de Lavalleja à une trentaine de kilomètre de Minas, cette étendue est composée de collines où paissent tranquillement les vaches et les moutons.





Le relief offre de beaux panoramas dans lesquels se mélangent les couleurs du ciel, des champs et des vallons. On y observe tranquillement la flore et la faune locale parmi laquelle on trouve beaucoup d'oiseaux et de rapaces. Bref un petit coin de paradis, calme bien entendu, où le temps semble s'arrêter, on fait une pause appréciant simplement de sentir le temps et le vent passer.




 La nuit tombe sur Villa Serrana



Le premier jour on tombe pile sur une fête criolla. Entendre par là, réunion de tous les gauchos (couteaux à la ceinture) et habitants du coin,  qui dégustent un asado con cuero en éclusant des bières en écoutant et en dansant sur du folklore : une vraie fête populaire! On se prend vite au jeu en mangeant un délicieux choripan et en se fondant dans l'assistance à l'heure où commence les rodéos. Voila ici une petite série de photos de ce qui constitue un  événement dans la vie locale des villages de l'intérieur du pays.









Le deuxième jour, la pluie s'abat sur la campagne, le ciel est gris et bas. Cela ne nous empêche pas pour autant d'aller faire un tour au Salto del Penitente, une cascade quasiment à sec après des semaines sans une goutte de pluie. On arrive à cet endroit après une belle route de campagne sur laquelle je m'arrête régulièrement pour dégainer mon appareil.




  Salto del Penitente


Dimanche, le soleil est revenu et on se dirige vers le "Valle del Hilo de la vida", il s'agit d'une colline sur laquelle des centaines de monticules de pierre datant de la préhistoire ont été retrouvés. Il s'agit d'un lieu mystique sur lesquels les anciennes populations de la région auraient tenu des rituels. Les archéologues français et allemands qui s'y sont rendus, au même titre que Darwin qui avaient analysés des monticules similaires dans d'autres endroits de l'Uruguay ne purent déterminés avec précision la fonction de ces amas rocheux.  



Très bien accueillis et renseignés par un guide, on part ensuite se promener sur la colline en haut de laquelle la vue est imprenable. Après deux heures à se promener et sentir l'énergie de la montagne on peut déguster en bas une authentique cuisine du terroir.


Lorsque l'on repart, on se sent indéniablement plus sereins et détendus, on peut regagner la ville tranquillement, en Uruguay la détente n'est jamais très loin!