Uruguay

Uruguay

samedi 7 septembre 2013

Le voyage


Le voyage commença plutôt mal, certains auraient pris ça pour un signe et ne seraient pas montés dans l'avion. En effet, sur le chemin de l'aéroport mon portable rend mystérieusement l'âme. Une fois dans la salle d'embarquement, voulant prendre quelques notes, mon stylo coule de toute son encre teignant mes mains et mon pantalon d'un bleu hondurien. Voulant jeter ledit objet dans la poubelle la plus proche, je me lève et mon casque se rompt en deux, je ferais donc le voyage sans musique. Tout cela en une demi-heure.

Sur le Marseille - Madrid, je tente de me détendre un peu en lisant Neruda. J'ai du mal à me concentrer. Il me parle de sa forêt chilienne natale, je fini par m'évader un peu dans des lieux très différents de ceux que je vais bientôt retrouver. Mais pour l'heure pas question de lire sur l'Uruguay, je veux d'abord l'explorer, le vivre et l'écrire par moi même.

Sous la carlingue, des canyons arides se dessinent des nuages minces font penser à des peaux de bêtes étendues, morcelant le paysage. Au loin, un coucher de soleil se profile, la ligne d'horizon passe du blanc à l'ocre tandis que l'on contourne un gigantesque cumulonimbus prêt à exploser, je tente une première sieste.

Madrid, un hamburger pour me remplir la panse, encore deux heures d'attente et je m'envole, enfin, pour l'Am Sud. L'avion se remplit de brésiliens, ces êtres fiers à la bonne humeur communicative. Je tente de capter les conversations, écoute les rires et les anecdotes et fini par m'endormir d'un bon sommeil.



Dans la nuit noire on distingue les villes côtières brésiliennes. On passe Salvador, Bello horizonte, Porta negra... On appercoit même par endroit la clarté du sable des plages, une ligne de lumière avant la noirceur des flots. Bello horizonte, et tout ces points électriques alors que les couleurs de l'aube percent sur le nouveau continent. Ici-bas la journée commence bientôt, les premiers réveils ont déjà du sonner, café et maté se prennent en silence au creux des cernes.


Par dessus les brumes, l'arrivée à Sao Paulo me fait penser au Japon de mon imaginaire, le soleil levant sur une mer de nuage d'où émergent quelques sommets verts. Une fois la barrière de vapeur passée, le décor est tout autre, un amoncellement de toits de maisons d'où dépassent de nombreux buildings, à perte de vue. A l'approche de l'aéroport, les toits en dur laissent place à quelques bidonvilles, impassible le mastodonte atterrit sur la piste fraîche, encore un peu d'attente et je serai en route pour ma destination finale.


Le survol de Sao Paulo crée un contraste important quelques heures plus tard à la vue du décor Uruguayen. Des étendues vertes désertes et planes, quelques villages isolés reliés par des chemins de terre. Ces chemins font penser à des serpents aux courbures géométriques, ondulant pour empêcher quelques hameaux de tomber dans l'isolement totale et l'oubli. Le territoire est vaste et accueillant, on passe un grand fleuve  (surement une partie du Rio Negro) et quelques villes de tailles plus importantes.



Enfin se profile le dôme aplati de l'aéroport de Montevideo - Carrasco, semblable à une gigantesque soucoupe volante blanche. Tant de discussions, de questionnements, de réflexions et voila que je touche au but.

L'aventure peut enfin commencer!


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