On part pour Punta del Este de nuit. De nuit il faut
entendre vers 19heures, un ciel noir, la pluie qui crache, le froid qui pointe.
Le trajet se fait au rythme du maté et des discussions, on rattrape le temps
perdu le temps de la route (Nous faisons le chemin avec la mère de Magda et
Alfredo). On arrive tard et on prend le repas dans la maison glacée, l’entrée
au lit est difficile mais peu à peu la chaleur de nos corps chauffe les draps
et l’on s’endort paisiblement.
Le mot paisible convient bien à cette ville pendant l’hiver.
Elle passe de 12 000 habitants à plus de 400 000 entre la
période hivernale et estivale. Le temps n’est pas plus beau le jour suivant, il
s’est même empiré. Des inondations dans de nombreuses régions du pays, on voit
les images par la télé. Je pense à l’Aude sous les pluies comme on la voit en France.
Les maisons sous les flots, les gens effondrés, logés dans des gymnases le
temps que l’intempérie emporte vraiment tout. L’impuissance en puissance.
Le temps est cependant idéal pour la mission qui est la mienne, terminer les corrections de mon livre. Améliorer la traduction d’une trentaine de poème est un exercice difficile et fatiguant mais nous avons du temps et les choses avancent. Je suis surtout bien aidé par un poète argento-uruguayen.
On fait une sortie dans le coin en voiture, seul moyen de se
promener au sec. La mer
engloutit littéralement la route de son écume blanche bouillonnante. Les flots
sont déchaînés, Santa Rosa ne semble toujours pas apaisée.
Mercredi au réveil, le soleil est revenu, plus aucun nuage ne trouve le ciel céleste. On peut marcher jusqu’à la plage. Le sable est encore humide des derniers jours diluviens. Mais l’astre brille fort en signe du renouveau, le printemps est il pour maintenant ?
Le soir la belle lune pleine découverte de tout voile, comme
un écrin dans la nuit noire. On voit les étoiles, tout est calme et en paix, le
monde tourne à nouveau rond. Plus tard, on regarde « Hombre mirando al
sudeste », un très beau film argentin qui nous prouve le contraire. En
tout cas je vous le recommande.
Le froid s’en va
définitivement jeudi et l’on peut manger dehors. Il est l’heure de rentrer à
Montevideo en sachant qu’à tout moment, la tranquillité se trouvera toujours l'hiver à
une bonne heure de route.
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